FIEREMENTGAY

Il voulait tenir sa promesse faite au dernier survivant du massacre d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944. La volonté de Matt Pokora est de faire œuvre de mémoire envers les martyrs du massacre perpétré par les SS. Sauf que... Avec le téléfilm, "Oradour, ne m'oublie pas", lui et TFI ont un peu vite ignoré que l’on ne touche pas à un symbole aussi sensible sans quelques précautions. La première aurait été d’en informer les premiers concernés. C'est-à-dire les 2 5000 habitants du village et les descendants de ceux qui furent assassinés par les nazis.  Selon le "Centre de la Mémoire", l’Association des Familles de Martyrs et le maire du village, tous l’ont appris "par surprise". Si Matt Pokora a longuement parlé avec Robert Hébras, rescapé du massacre, et sa petite-fille, comme il l’a expliqué sur Instagram, et longuement visité le village martyr en leur compagnie, cela ne suffit pas. Ce qui préoccupe surtout les premiers concernés, associations, mair...

Samedi, le mémorial en hommage aux victimes homosexuelles de la déportation et aux victimes LGBT "à travers l'Histoire" a été inauguré. "Reconnaître, c'est dire : cela s'est produit, et dire : nous ne voulons pas que cela se reproduise. Il y a l'obligation de lutter contre la négation ou l'atténuation" a déclaré Anne Hidalgo, maire de Paris, lors de la cérémonie. "Ce travail est d'autant plus fort qu'il y a, aujourd'hui, des vents contraires, puissants, extrêmement dangereux, qui voudraient nier cette diversité-là". Conçu par Jean-Luc Verna, artiste plasticien, le mémorial réprésente une immense étoile noire en acier de plus de trois tonnes. Il a été installé dans les jardins du port de l'Arsenal, près de la place de la Bastille. "La face noire de l'étoile, ce sont les corps qui ont été calcinés. C'est le deuil. C'est aussi une ombre qui nous dit que les choses peuvent arriver de nouveau" a expliqué...

Des pavés de laiton rendant hommage à un couple homosexuel victime du nazisme. Vendredi, ils ont été dévoilés, à Strasbourg, à la veille de la "Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie". Ces deux "Stolpersteine", soit "pierres sur lesquelles on trébuche", portent les noms de Josef Martus et d'Eugène Eggermann. Elles ont été scellées dans le sol devant l'adresse où résidait ce couple franco-allemand avant d'être arrêté en mars 1942. " L'un a été condamné à mort et fusillé à Stuttgart à l'âge de 33 ans. L'autre a été condamné à de la prison et déporté au camp de Schirmeck, camp de redressement situé en Alsace, alors annexée par le IIIe Reich", a expliqué Frédéric Stroh, docteur en histoire associé à l'université de Strasbourg, lors de la cérémonie. "Ici et aujourd'hui, nous voulons nous souvenir que, parmi toutes les injustices, parmi tous les crimes du nazisme, il y a eu ...

Samedi matin, la ville de Paris va inaugurer le mémorial national en hommage aux victimes homosexuelles de la déportation.  Une nouvelle étape dans la reconnaissance des "Triangles roses", grands oubliés de l’histoire de l’Holocauste pendant des décennies. "Le message c’est : on n’oublie pas et on reste vigilants" déclare Jean-Luc Romero, adjoint chargé de la lutte contre les discriminations. Le mémorial a été installé dans les jardins du port de l’Arsenal à Bastille.  L’œuvre sera dévoilée en présence d'Anne Hidalgo, maire de Paris. Contrairement à d'autres capitales, le choix d’un monument en forme de triangle rose n’a pas été retenu. Ce mémorial a vocation de rendre également hommage à "toutes les personnes LGBT persécutées à travers l’Histoire". "L’idée, c’est de penser aux victimes oubliées de la déportation, mais également aux victimes LGBT d’aujourd’hui pour qui le combat est loin d’être terminé" souligne Jean-Baptiste Trieu, prési...

L'association, "Mémorial de la Déportation homosexuelle", a de nouveau sollicité la possibilité de déposer une gerbe commune avec les associations juives, de déportés et résistants, lors de la Cérémonie du "Souvenir de la déportation", le dimanche 27 avril 2025. Elle a essuyé un nouveau refus. "Les homosexuels interdits de participer à la gerbe commune" a fustigé l'association. Dimanche, comme chaque année depuis 1954, l'ADIRP, "Association des Déportés, Internés Résistants et Patriotes", déposera une gerbe lors de la Cérémonie du souvenir organisée par la préfecture des Bouches-du-Rhône. La cérémonie se déroulera devant le Monument de la Déportation. Face au refus, l'association LGBT devra déposer une gerbe à part. Depuis 2010, elle sollicite la possibilité d'être associée à l'événement. À l'époque, l'ADIRP avait estimait que "notre association comprend des déportés, internés et résistants vivants, alors que ...

C'est le 9 octobre 2025 que Robert Badinter , ancien résistant et ministre de la justice, entrera au Panthéon. La cérémonie d’hommage se déroulera donc le jour anniversaire de la promulgation de la loi d’abolition de la peine de mort, dont il est l’auteur. De son côté, Marc Bloch , historien et résistant juif, fera son entrée le 16 juin 2026. Soit quatre-vingt-deux ans après son exécution par la Gestapo, en 1944. Emmanuel Macron avait annoncé l’entrée au Panthéon de l’ancien garde des sceaux socialiste, le le 9 février 2024, après le décès de Robert Badinter. "Son nom devra s’inscrire au côté de ceux qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France. Robert Badinter était la République faite homme. Une force qui vit et arrache la vie aux mains de la mort" avait-il déclaré. Né dans une famille juive émigrée de Bessarabie, actuelle Moldavie, Robert Badinter avait fait de sa vie un combat. Combat contre la peine de mort. Elle fut abolie par la loi du 9 octobre 1981....

Vous êtes au IVème siècle avant Jésus-Christ. Passionné de philosophie, vous vous promenez dans les rues d'Athènes, en Grèce. Vous êtes à la recherche d'un des plus grands philosophes de l'Antiquité. Soudain, au coin de la rue, vous tombez sur un homme qui se masturbe devant tout le monde. Exhibitionniste ? Malade mental ? Absolument pas !  Vous venez de croiser l'un des penseurs les plus respectés, mais aussi les plus controversés de son époque. Il se nomme Diogène de Sinope , dit "Le cynique". Ce trublion a laissé derrière lui une avalanche d'anecdotes. Entrer dans le moule de la société de l'époque ? Très peu pour lui. Il vit dehors comme un vagabond. Il est vêtu d'un manteau en fin de vie. Il est armé d'un bâton, d'une besace et d'une écuelle. Il prêche une vie simple, débarrassée des artifices sociaux. Et il dort dans son fameux tonneau. Ou plutôt, une grande jarre. Et les beaux parleurs d'aujourd'hui n'ont qu'à bie...

Elle aura duré presque un an ! Un an : c’est la durée de la grève des mineurs contre Margaret Thatcher.  On est en 1984. La solidarité s’organise.  Parmi les groupes qui se forment, les LGBT de Londres décident de soutenir la petite communauté d’Onllwyn, au Pays de Galles. C’est l’histoire de "Lesbians and Gays Support the Minors", évoquée dans le film "Pride". Gianmaria Colpani est Maître de conférences à l’Université d’Utrecht, aux Pays-Bas. Il s'est focalisé sur cet épisode. Ses recherches portent sur le marxisme queer, les archives queer et l’histoire LGBT. Depuis 2021, il mène des recherches sur "Lesbians and Gays Support the Miners". Son but est de "voir dans quelle mesure le moment politique de LGSM peut être un point d’entrée pour élaborer une généalogie des rapports entre le néolibéralisme, la gauche et les politiques croisées de classe, de sexualité, de race et de genre au tournant des années 80". Il expose son analyse et sa théori...

Parfois, l'Histoire se répète. En 1965, les premiers piquets de grève en faveur des droits LGBT se produisent à Washington. Très exactement devant le côté nord de la Maison Blanche.  Ces piquets de grève sont les premières manifestations menées par des homosexuels. Elles sont organisés par "Mattachine Society", assocation de défense des LGBT fondée en 1950. Le premier piquet de grève se met en place le 17 avril 1965. Il est composé de sept hommes et trois femmes. Ils défilent devant la Maison Blanche avec des pancartes dénonçant la discrimination du gouvernement fédéral contre les homosexuels. Le gouvernement des États-Unis n'a jamais été ouvert face aux LGBT. Ce rejet se transforme en loi en 1953, lorsque Dwight D. Eisenhower, président, valide le "Executive Order 10450". Le texte déclare que l'un des critères pouvant être retenu pour ne pas employer une personne est "toute conduite criminelle, infâme, malhonnête, immorale ou notoirement honteuse...

Si les juifs furent visés par la "Solution finale", expression utilisée par les nazis pour évoquer la Shoah, d'autres communautés furent également victimes de persécutions sous le IIIème Reich.  Le projet hitlérien, qui visait à "purifier la société allemande au nom de la défense de la race aryenne", a conduit à la persécution de plusieurs minorités. Les Tsiganes ont ainsi payé un lourd tribut pendant la Seconde Guerre mondiale.  Ils ont, eux aussi, été victimes d'un génocide.  On estime entre 220 000 et 500 000 le nombre d'entre eux à avoir été assassinés en déportation. Soit plus du quart de la population totale des Roms qui vivaient en Europe.  Si l'Allemagne a reconnu ces massacres en 1982, il a fallu attendre 2009 pour que ces exécutions de masse soient reconnues par le Conseil de l'Europe pour ce qu'elles sont.  Car il s'agissait bien d'une tentative d'éradication du peuple Rom. Claire Auzias, historienne, a montré que l...

Quatre-vingt ans, jour pour jour. C’est dans l’après-midi du 27 janvier 1945 que les soldats de l’Armée rouge, poussant l’ennemi allemand vers l’ouest, ont découvert l’impensable. En poussant les grilles du camp d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, ils ouvrent la porte de l’enfer. Un enfer imaginé et mis en place par le régime nazi dans le but de sa "solution finale". Un lieu de concentration et d’extermination où, entre 1940 et 1945, 1,5 million de personnes, principalement juives, a été assassiné méthodiquement. Quatre-vingts ans plus tard, le mémorial d’Auschwitz accueille près de deux millions de visiteurs chaque année. Et celà, dans une démarche de transmission plus que jamais nécessaire. À la sinistre entrée du camp d’Auschwitz-Birkenau, se dresse l’inscription, "Arbeit macht frei", soit "Le travail rend libre". Au bout des rails qui ont vu passer des milliers de wagons, se trouve la "Porte de la mort". Il s'agit d'un des points d’accè...

Une œuvre à la mémoire des LGBT va être installée dans le square Verdrel, à Rouen. Pour le moment, la ville est à la recherche d’un artiste qui pourra créer ce nouvel objet. "Il s’agit de remettre dans l’espace public des catégories de la population qui ont été injustement invisibilisées" explique Laura Slimani, adjointe à la mairie de Rouen. Pour la réalisation de cette œuvre, l’artiste choisi bénéficiera d’une enveloppe budgétaire totale de 50 000 euros.  Si le nom du lauréat n'est pas encore connu, la mairie a assuré que l'oeuvre se situera dans le square Verdrel. Un lieu qui  n’est pas dû au hasard. "C’était un lieu de rencontres gays dans une certaine forme de clandestinité. Et c’est de là aussi que partent, depuis peu, les Marches des Fiertés. C'est un lieu un peu emblématique". L’œuvre pourra être de toute nature propre aux arts plastiques et visuels.  Elle ne devra pas nécessiter d’énergie, quelle qu’elle soit, pour fonctionner. Le lauréat sera c...

C'est un site Internet qui suscite un vif débat. Jeudi, les Pays-Bas ont décidé de rendre public un grand nombre de documents liés à la Seconde guerre mondiale. Créée à l'initiative des archives nationales néerlandaises, la plateforme Internet intitulée "Juge de guerre" rassemble près de huit millions de documents concernant 425 000 personnes accusées d'avoir "pactisé" avec l'occupant nazi entre 1940 et 1945. La mise en ligne de cette vaste base de données n'a pas tardé à faire polémique. Les descendants de ces suspects craignent de se voir reprocher les méfaits de leurs aïeux.  Dès sa mise à disposition, le site a été rapidement submergé par les demandes de consultations. Ces archives centrales ont été créées après la libération des Pays-Bas par les Alliés. L' engouement pour ce type d'informations en dit long sur le rapport qu'entretiennent les Hollandais avec l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.  Cette base de données cont...

Durant la Seconde Guerre mondiale, les autorités françaises ouvrent un "camp de séjour surveillé" à Mérignac. Il n'en reste plus rien aujourd’hui. Un décret présidentiel du 6 avril 1940 interdit la circulation des nomades sur le territoire français. Quelque 300 Tziganes, considérés comme des indésirables par le régime de Vichy, y sont regroupés.  À partir de 1942, on y enferme les réfractaires du Service du Travail Obligatoire, des opposants  politiques, des Juifs et des homosexuels. Le tout sous la surveillance de la gendarmerie française. En souvenir de ces temps sombres, une conférence sur l'internement des homosexuels aura lieu samedi 11 janvier 2025, à 11 heures, à l’auditorium Jean-Cayrol de Bordeaux. Régis Schlagdenhauffen, maître de conférence,  illustrera son propos avec des cas connus dans la région. Le lendemain, à 15 heures, "Un amour à taire", film de Christian Faure, sera diffusé. Il évoque la relation amoureuse entre deux hommes durant la guer...

Ça ne fait plus aucun doute que le gouvernement de Michel Barnier ne survivra pas à la motion de censure déposée après l'utilisation de l’article 49.3 pour faire passer le budget de la Sécurité sociale. Ce sera donc la seconde fois qu’une telle procédure aboutit sous la Vème République. La première remonte à 1962. Elle avait fait chuter le gouvernement de Georges Pompidou. À l’époque, la motion de censure avait été utilisée par les députés pour censurer sa politique générale. Mais, le dispositif peut aussi être utilisé après l’engagement de la responsabilité du gouvernement sur le vote d’un texte. C'est ce qu'on appelle le "49.3". Ce fut le cas à deux reprises, en mars 2023, pour le texte sur la réforme des retraites défendu par Élisabeth Borne.  Cette dernière a totalisé une trentaine de motions de censure et son successeur, Gabriel Attal, trois.  Ils ne sont pas les seuls Premiers ministres à y avoir fait face. On peut Raymond Barre, Michel Rocard, Édith Cresson...

Quand, en 2023, Ridley Scott avait tenté de raconter la vie de Napoléon, au-delà de l'accueil mitigé de la presse, les historiens ont froncé les sourcils.  Non, Napoléon n'a pas tiré à boulets de canon sur la pyramide. Non, il n'était pas présent lors de la décapitation de Marie-Antoinette, le 16 octobre 1793. Dan Snow, historien britannique, était largement revenu sur certaines inexactitudes du film. Ridley Scott lui avait répondu sèchement : "Achète-toi une vie !". Pourtant, le réalisateur s'entoure de consultants historiques pour la création de ses films, tel que "Gladiator II". Ridley Scott affirme qu'il veut faire des choix, pas des erreurs.  Justement, dans "Gladiator II", il cumule des choix osés. Des choix loin d'être historiques. Le césar de l'anachronisme revient à la scène où un noble romain sirote ce qui semble être une tasse de café, tout en lisant le journal du matin. 1 200 ans avant l'invention de l'imprim...