19/05 ▒ BAS-RHIN ▒ Rendre hommage aux victimes homosexuelles...
Des pavés de laiton rendant hommage à un couple homosexuel victime du nazisme.
Vendredi, ils ont été dévoilés, à Strasbourg, à la veille de la "Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie".
Ces deux "Stolpersteine", soit "pierres sur lesquelles on trébuche", portent les noms de Josef Martus et d'Eugène Eggermann.
Elles ont été scellées dans le sol devant l'adresse où résidait ce couple franco-allemand avant d'être arrêté en mars 1942.
"L'un a été condamné à mort et fusillé à Stuttgart à l'âge de 33 ans. L'autre a été condamné à de la prison et déporté au camp de Schirmeck, camp de redressement situé en Alsace, alors annexée par le IIIe Reich", a expliqué Frédéric Stroh, docteur en histoire associé à l'université de Strasbourg, lors de la cérémonie.
"Ici et aujourd'hui, nous voulons nous souvenir que, parmi toutes les injustices, parmi tous les crimes du nazisme, il y a eu celui d'emprisonner, de déporter et d'assassiner, aussi ici en Alsace, des hommes pour avoir désiré d'autres hommes" a-t-il ajouté.
Imaginé dans les années 90 par l'artiste allemand, Gunter Demnig, le concept des "Stolpersteine" vise à rappeler le destin des victimes du nazisme, quelles soient juives, tziganes, homosexuelles, handicapées ou opposantes politiques.
Le but est d'attirer le regard des passants sur ces pavés recouverts de laiton doré.
Quelque 150 000 pavés ont été installés dans les villes de trente-deux pays européens.
"Ce geste, nous le réalisons, comme nous le faisons par ailleurs, pour honorer la mémoire des juifs, des résistants qui, eux aussi, ont été écrasés par une haine d'un autre temps qui, malheureusement, ressurgit dans les rues, sur les plateaux télé et dans les urnes" a déclaré Floriane Varieras, adjointe à la maire de Strasbourg.
Selon les estimations, entre 5 000 et 15 000 personnes ont été déportées, à l'échelle européenne, par le régime nazi en raison de leur homosexualité.
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