15/12 ▒ SANTÉ ▒ Et si on préparait sa nuit dès le matin !

Écrans, saison automnale, alimentation... 

Autant de facteurs qui influent la qualité de notre sommeil. 

33% des Français se plaignent d'insomnie, selon une étude menée par "Santé Publique France".

21,5% sont considérés comme des "courts dormeurs".

Il s'agit de ceux qui dorment six heures ou moins en moyenne par nuit.

"On vit dans une société qui maltraite notre sommeil" analyse Armelle Rancillac, chercheuse en neurosciences.

"Nous ne dormons pas assez. Sur 24 heures, un Français dort en moyenne 7 heures 32, en incluant les siestes".

Ce manque de sommeil peut s'expliquer par plusieurs raisons. 

"Les conditions externes ne sont pas favorables en ce moment. Surtout à l'automne où la luminosité baisse. Ce manque de lumière engendre une plus grande somnolence en journée et donc une moindre envie de dormir le soir".

Sans surprise, "la luminosité des écrans, la lumière bleue qu'ils renvoient ou bien les contenus excitants des réseaux sociaux, n'aident pas à s'endormir".

Une étude réalisée en Norvège établit que chaque heure passée à utiliser un écran au lit entraînerait 24 minutes de sommeil en moins et une hausse de 63% du risque d'insomnie.

Une tendance "couche-tard" encore plus présente chez les jeunes. 

C'est pourquoi Armelle Rancillac préconise de "commencer les cours plus tard, afin de garantir une meilleure concentration en classe".

"Aujourd'hui, les jeunes se lèvent beaucoup trop tôt par rapport au sommeil dont ils ont besoin".

Selon l'Assurance Maladie, "plus de la moitié des insomnies et difficultés à bien dormir est due au stress, à l'anxiété et à la dépression". 

Dans cette situation, l'insomnie est considérée comme "passagère". 

Elle devient "chronique" lorsqu'il est impossible de s'endormir, même sans cause occasionnelle de stress.

Comme on peut s'en douter, la consommation d'alcool, l'usage de drogues ou la prise de tabac, impactent également notre sommeil. 

Dans le même temps, un rythme de vie irrégulier peut aussi perturber notre sommeil.

Et ne pas dormir suffisamment peut avoir un réel impact sur la santé.

"Tous les problèmes de sommeil ont des conséquences. À court terme, cela peut engendrer du stress et une prise de poids. À long terme, cela peut aller jusqu'au diabète ou à la dépression" explique Armelle Rancillac.

"Si nous dormons moins de six heures par nuit, notre espérance de vie peut diminuer, car nous avons plus de chances de développer des cancers ou du diabète. Le sommeil a deux grandes fonctions pour le corps humain. Il y a d'abord le sommeil paradoxal, qui régénère le corps et les muscles. Puis, il y a le sommeil lent, qui repose notre cerveau".

Alors, comment mieux dormir ?

Bien que ce se soit étonnant, une nuit de sommeil se prépare dès le matin. 

"Il faut s'exposer à la lumière dès le réveil pour dire à notre cerveau qu'il fait jour. L'information lumineuse doit l'atteindre. Ensuite, il est important de pratiquer une activité sportive quotidienne. Ne serait-ce qu'une demi-heure de marche dehors par jour, c'est déjà fabuleux".

Il ne faut pas hésiter à se créer une routine ou à se faire une liste de ce que l'on doit faire le lendemain "pour diminuer le stress et libérer le cerveau".

Enfin, ce qu'on mange et l'heure à laquelle on mange sont à surveiller. 

"Il est nécessaire d'avoir des horaires fixes et de ne pas manger trop gras, ni trop tard. Sinon, nous allons mettre plus de temps à digérer et cela empiète sur le sommeil" conclut Armelle Rancillac.