26/11 ▒ LOIRE-ATLANTIQUE ▒ Des lettres anonymes dénoncent l'éducation à la sexualité...
Depuis quelque temps, des lettres anonymes dénoncent les séances d’éducation affective et sexuelle mises en place dès la maternelle.
Pourtant, selon les spécialistes, elles sont un outil essentiel pour enseigner le consentement, repérer les victimes et protéger les enfants face aux violences sexuelles.
Des écoles de Nantes et de communes voisines ont découvert ces messages anonymes menaçants dans leurs boîtes à lettres.
Les auteurs s'opposent directement à ces séances et, plus particulièrement, à leur mise en place dès la maternelle.
"Attention à l’obéissance aveugle aux consignes bien pensantes de l’académie".
"À travers ces séances dites pédagogiques, l’enfant est réduit à l’état d’objet sexuel. On lui suggère que son entourage est menaçant".
Tels sont certains des propos tenus par les auteurs de ces lettres.
Annabel Cattoni, membre d'un syndicat enseignant, évoque des "propos ignobles et mensongers".
"Ce qui en ressort est l’idée que ce n’est pas aux écoles d’enseigner cette matière et que les enseignants n’ont pas à s'occuper des risques de pédocriminalité dont pourraient être victimes les enfants. Pourtant, leur enseigner certains principes, tels que le consentement ou la notion d’intimité est essentiel pour les protéger".
Si ces séances ont été préconisées par le gouvernement, c'est parce qu'il y avait urgence à combler un manque.
En effet, depuis 2001, trois séances annuelles d’éducation à la sexualité sont prévues dans les écoles, collèges et lycées.
Dans les faits, la mise en œuvre reste largement insuffisante.
Un déficit dénoncé par les associations de prévention.
Faute de ressources, ces séances sont souvent "oubliées".
En quoi consiste ce nouvel enseignement ?
Il prévoit des apprentissages progressifs, de la maternelle au lycée.
En maternelle, il prévoit une découverte du corps, des émotions et du consentement adapté à l’âge des enfants.
En primaire, il aborde les structures familiales, la puberté, le harcèlement et les risques en ligne.
Au collège, les notions s’élargissent à la sexualité, aux violences sexuelles, à la pornographie et aux identités de genre.
Au lycée, les élèves travaillent la santé sexuelle, le dépistage, les relations respectueuses, les lois et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Le ministère de l'Éducation décrit "un programme équilibré, qui s'appuie sur une expertise scientifique au sens large du terme et qui a fait l'objet d'une concertation qui a duré dans le temps et a permis d'aborder tous les sujets".
Le texte prévoit également d’informer les parents, chaque année, sur les objectifs des apprentissages.
L’EVARS, "Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle", constitue donc un enseignement obligatoire.
Les enseignants doivent adopter une posture éthique garantissant "un climat de confiance, le respect de la parole comme du silence de chacun et des échanges ouverts, neutres et non intrusifs".
À ce jour, plusieurs syndicats enseignants estiment que, dans les conditions actuelles, il est impossible de mettre en place les trois séances annuelles pour chaque classe d’âge.
Par manque de personnes formées et de ressources.

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