19/11 ▒ PARIS ▒ Une exposition rendant hommage aux défunts anciens...

"Il faut bien comprendre que ce sont des personnes décédées que nous présentons dans l’exposition".

Aurélie Clemente-Ruiz, directrice du "Musée de l’Homme", donne le ton. 

Visiter l’exposition, "Momies", qui se tient jusqu’au 25 mai 2026, ne sera pas une démarche anodine pour le visiteur.

Si le thème des momies fascine, le sujet demeure sensible.

"L’idée n’est pas de choquer, mais d’accompagner le visiteur pour partir à la rencontre de ces personnes de culture et d’époques différentes. Comme des témoins du passé" explique Aurélie Clemente-Ruiz.

Ceci dit, c’est une curiosité sans doute un peu morbide qui risque d’animer certaines des personnes qui franchiront les portes de l’exposition. 

Elles seront déçues. 

Ici, tout voyeurisme est exclu.

D’abord, parce que "Momies" n'est pas une exposition de corps emmaillotés ou enrubannés arrachés à leur tombeau ou leur sarcophage.

Parmi les soixante-dix dépouilles présentes dans ses réserves, le "Musée de l’Homme" en expose neuf.

Toutes très différentes les unes des autres de par leur origine, leur histoire, par ce qu’elles représentent et la façon avec laquelle les corps ont été préservés.

À travers cette exposition, on s’intéresse aussi aux techniques de momification et de préservation des dépouilles. 

Que ce soit de façon naturelle, par le froid ou par procédé chimique avec des instruments spécifiquement créés pour injecter des substances conservatrices.

On retiendra aussi l’extrême fascination que les momies pouvaient exercer.

Notamment, en France, au XIXème siècle. 

Enfin, le "Musée de l’Homme" s’interroge sur ce patrimoine fait de restes humains, notamment issus de l’engouement spectaculaire pour l’archéologie.

"Dans le pays de Descartes, on a une position qui est assumée de regarder le corps humain dans le respect, la curiosité et cette capacité à créer une émotion. Donner à voir ces corps en face, avec une capacité à se recueillir. Mais, c’est un sujet scientifique, anthropologique et qui ne va pas de soi" explique Gilles Bloch, président du "Muséum national d’Histoire naturelle" de Pari.

À l’issue de la visite, un espace de réflexion est d’ailleurs ouvert.

Il est fait d'œuvres d’art s’exprimant sur la mort, avec une urne dans laquelle le public peut déposer un message, une réflexion.

Exposées sous vitrine, derrière un voile semi-transparent, les momies présentées peuvent, si le visiteur le désire, être seulement entraperçues.

Certaines, spectaculaires visuellement, impressionnent davantage.

Alors ?

Peut-on visiter l’exposition avec des enfants ?

Oui, mais à partir de 8/9 ans. 

Ce sera aux parents d'offrir les explications requises.