06/11 ▒ TURQUIE ▒ Proposition d'une nouvelle loi visant les LGBT...

Un projet d’amendement du Code pénal, proposé par le gouvernement islamo-conservateur, pourrait bien menacer encore un peu plus les droits des LBGT.

Il permettrait de poursuivre les LGBT pour "comportements jugés contraires au sexe biologique et à la morale générale, ainsi que leur promotion".

"Si cette loi passe, elle menacera notre existence" lance une drag-queen.

Elle s’apprête à entrer en scène dans un club d’Istanbul.

"Ce soir, c’est Halloween. Le jour le plus sûr de l’année pour les artistes drags avec la floraison de déguisements un peu partout" explique l’artiste de 27 ans.

"J’ai commencé à m’habiller en femme, il y a huit ans, pendant mes études. C’est une façon d’exprimer mes sentiments. Mais, j’ai arrêté à l’université. Le campus était plein de policiers et je n’aime pas les uniformes".

Aujourd’hui, les uniformes lui font encore plus peur.

"Cette loi menacera notre existence en tant que personne LGBT. Ils jouent avec nos vies. Cela poussera certains au suicide" assure-t-elle.

Le texte, qui devrait être soumis au parlement avant la fin de l’année, prévoit également de repousser de 18 à 25 ans l’âge minimum pour toute chirurgie de transition.

La communauté LGBT est fréquemment dans le viseur de Recep Tayyip Erdogan, président du payx.

Il la rend responsable du déclin démographique de la Turquie.

Pour lui, "les comportements LGBT, importés de l’étranger, sont des perversions, une idéologie déviante et un fléau menaçant la famille et les valeurs turques".

Dernièrement, plusieurs associations ont tenté de mobiliser la population contre ce projet de loi.

Les manifestations ont été interdites.

"Cette loi prévoit un à trois ans de prison pour des motifs vagues. Vous pouvez être condamné pour votre apparence ou juste parce que vous êtes LGBT" dénonce Irem Gerkus, militante des droits humains.

Ogulcan Yediveren, directeur d'une association proposant un accompagnement psycho-médical aux LGBT, y voit surtout "une tentative de restreindre leur présence dans l’espace public".

"Le ministère de la Famille affiche des objectifs visant directement les LGBT et bénéficie d’un budget renforcé. Ce n’est plus seulement la haine dans le discours des politiciens, mais une véritable politique d’État".

L’homosexualité n’est pas interdite en Turquie, mais elle n'est pas tolérée par la société.

À Istanbul, les lieux de rencontres pour LGBT se réduisent. 

Plusieurs bars et boîtes de nuit ont fermé ces derniers mois, après des descentes de police en pleine nuit.

Devant un tel climat d'insécurité, de plus en plus de LGBT décident de quitter le pays.

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