06/11 ▒ ÎLE-DE-FRANCE ▒ Filles et LGBT : principales victimes de violences à l'école...

Au sein des établissements scolaires, les filles et les élèves LGBT sont en première ligne des violences et cyberviolences sexistes et sexuelles.

Une étude vient d'être rendue publique.

Elle a été menée auprès d'élèves issus de collèges et lycées publics d’Île-de-France.

Et ses constatations sont alarmantes.

83% des filles déclarent avoir subi au moins une forme de violence ou de cyberviolence psychologique au cours de l’année écoulée.

Près de 50% évoquent des violences ou cyberviolences sexuelles.

En outre, être une fille augmente de 65% le risque d’être victime de violences et cyberviolences psychologiques à haute intensité.

Ces attaques peuvent prendre la forme du partage non consenti de contenus intimes. 

Laura Pereira Diogo, cofondatrice de "StopFisha", association de lutte contre le cybersexisme, en a été victime à la fin des années 2010. 

Entre la première et la terminale, un "ami" a diffusé une vidéo à caractère intime.

"D’autres personnes l’ont sauvegardée à leur tour et, de là, est partie une diffusion un peu partout" raconte-t-elle.

L'étude montre également que les élèves LGBT sont particulièrement ciblés par la violence.

Ils sont deux fois plus exposés que l’ensemble des adolescents interrogés. 

78% des filles et 69% des garçons ont subi au moins une violence et cyberviolence sexuelle. 

"Le double standard hétérocisnormatif, prédominant dans l’ensemble de la société qui valorise le fait d’être hétérosexuel et cisgenre, sévit donc avec vigueur dans les établissements scolaires" explique l'étude.

Elle pointe aussi les normes s’appliquent aux élèves selon le genre et l’orientation sexuelle.

Côté garçons, dès l’entrée au collège, on doit "prouver une force physique et une hétérosexualité".

En général, on impose aux éléèves LGBT "pudeur et retenue".

"Les élèves LGBT, en particulier les transgenres et non-binaires, sont les plus exposées aux violences, parce qu’ils transgressent ces normes sociales dominantes".

Les cyberviolences de genre se présentent comme des sanctions imposées par les garçons en grande majorité.

Aujourd’hui encore, Laura Pereira Diogo se souvient des regards et des mots glissés dans les couloirs du lycée après la diffusion de la vidéo.

"Quelques personnes venaient directement m’insulter ou me menacer. À tel point que je me suis battue dans le lycée".

Selon l'étude, il est indispensable d’alerter les élèves des risques numériques, mais cela ne doit pas se faire au détriment des enjeux des inégalités de genre.

D’autant que les idées masculinistes gagnent du terrain auprès des jeunes hommes.

De plus, il reste très difficile pour les victimes d'en parler aux équipes éducatives.

Seuls 25% d'entre elles cherchent de l’aide.

Souvent en dernier recours, selon l’étude. 

De ce fait, les filles et les élèves LGBT développent des stratégies d’évitement et d’autodéfense.

Ces mécanismes contribuent à les invisibiliser davantage, sans empêcher la dégradation de leur santé physique et mentale.

Le cercle est d’autant plus vicieux que ces violences ne disent pas leur nom. 

Lors de l'étude, les élèves ont eu du mal à identifier des motifs sexistes ou LGBTphobes derrière ces attaques.

D'où le rôle clé de l’éducation pour responsabiliser les auteurs des actes violents.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

06/05 ▒ NORD ▒ Une deuxième Gay Pride pour le département...