03/11 ▒ ÉCONOMIE ▒ Des français inquiets = baisse de la consommation...
Le moins que l'on puisse dire est que le moral n'est pas au beau fixe.
Les ménages français consomment moins qu'ailleurs en Europe.
Probablement rendus frileux par l'incertitude politique.
Alimentation, électroménager, voitures, téléphonie mobile...
Face aux gouvernements qui se succèdent depuis mi-2024, les ménages modèrent leurs dépenses.
Or, celles-ci représentent environ la moitié de la richesse produite annuellement en France.
"La consommation déçoit depuis plusieurs trimestres. Elle progresse moins vite que le pouvoir d'achat" constate Dorian Roucher, chef du département de la Conjoncture au sein de l'Insee, "Institut national de la statistique et des études économiques".
"Les biens sont davantage affectés que les services. L'alimentation a baissé de l'ordre de 8% depuis 2022. C'est du jamais-vu depuis qu'on fait des statistiques à l'Insee".
Dans le détail, les Français consomment moins de fruits, légumes et viande frais.
Ils consomment davantage d'oeufs, pâtes ou plats préparés.
Les achats textiles souffrent aussi.
Si ce phénomène est observé depuis la crise sanitaire, la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024 a causé un nouveau choc.
"Les Français broient du noir. Relativement à leurs voisins, ils sont beaucoup plus pessimistes" souligne Dorian Roucher.
"C'est une perception pourtant déconnectée de la réalité : salaires en hausse, résistance du marché du travail. C'est psychologique" ajoute Maxime Darmet, économiste chez "Allianz Trade".
"Leurs gains de pouvoir d'achat ont été plus importants qu'ailleurs en Europe du fait d'une inflation plus faible, attendue à 1% en moyenne annuelle en 2025. Mais, leurs achats y sont moins dynamiques et le taux d'épargne bat chaque trimestre un nouveau record à la hausse".
Ce qui n'arrange pas les choses, l'horizon reste brumeux avec les débats houleux sur le budget.
En conséquence, le taux d'épargne augmente encore.
Contrairement aux autres pays européens.
Il devrait atteindre 18,5% sur l'année 2025.
Soit un record en 45 ans, hors crise sanitaire.
Au troisième trimestre 2025, la croissance française a surpris positivement, mais la consommation des ménages a progressé plus timidement.
En outre, aucun redémarrage marqué n'est attendu d'ici la fin de l'année.
Stéphane Colliac, économiste de "BNP Paribas", ne croit pas à "un retour à la tendance d'avant-Covid".
"Un effet de rattrapage est exclu. Le taux d'épargne élevé n'est pas une réserve d'argent qu'on consommera plus tard".

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