24/10 ▒ SOCIÉTÉ ▒ Les perdantes : mutuelles plus élevées, retraites plus faibles...
Suspendre la réforme des retraites aura un coût.
Le gouvernement a décidé de le faire supporter aux mutuelles et aux retraités.
Selon la lettre rectificative au budget de la Sécurité sociale, cette suspension pèsera 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard en 2027.
Pour compenser ces dépenses, le taux de contribution des organismes complémentaires de santé, mutuelles, assurances, institutions de prévoyance, va passer de 2,05% à 2,25% dès 2026.
Une hausse qui pourrait se répercuter sur les cotisations des assurés.
Les retraités seront également mis à contribution.
La sous-indexation de leurs pensions par rapport à l’inflation, initialement fixée à 0,4 point, va passer à 0,5 point en 2027.
De ce fait, leur pouvoir d’achat se trouvera mécaniquement amputé.
Le gouvernement avait déjà annoncé le gel des pensions et des prestations sociales pour 2026, afin de freiner la hausse des dépenses publiques.
Ces mesures s’inscrivent dans un contexte budgétaire contraint.
Elles visent à financer le report de la réforme Borne, qui devait progressivement relever l’âge légal de départ à 64 ans.
Avec la suspension, la génération 1964 pourra partir à 62 ans et 9 mois, au lieu des 63 ans initialement prévus.
Le nombre de trimestres requis restera à 170 au lieu de 171.
La réforme devrait reprendre son cours normal en janvier 2028, avec la génération 1965.
Ce report montre la cacophonie qui règne au sommet de l’État.
Et les mots comptent.
Entre "suspension", "aborgation", "décalage", Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu ne chantent pas toujours la même partition.
C'est pourquoi le Premier ministre a rassuré une partie de la gauche en confirmant que c'est bien une "suspension" qui sera inscrite dans le budget de la Sécurité sociale.
À moins de deux ans de la présidentielle, ce choix marque une nouvelle étape dans la bataille symbolique autour des retraites et du pouvoir d’achat des Français.

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