11/07 ▒ RUGBY ▒ Un geste pas si anodin pour la communauté homosexuelle...

Samedi, le Stade Toulousain a remporté un nouveau titre de champion de France. 

Au-delà de la performance sportive, c’est un baiser inattendu qui a enflammé les réseaux sociaux.

Celui partagé par Blair Kinghorn et Jack Willis.

La scène s'est déroulée dans les vestiaires après le match.

Les deux hommes s’enlacent, puis s’embrassent brièvement au milieu des cris de joie.

Les sourires sont francs.

Le geste est assumé.

Un geste d'autant plus fort que Blair Kinghorn et Jack Willis sont hétérosexuels et fiancé pour l'un, marié pour l'autre.

Il ne s’agit donc pas d’un coming-out.

Plutôt un moment de camaraderie qui, toutefois, peut donner une belle image d'un sport qui est encore un environnement marqué par l’homophobie et la pression viriliste.

"Cela bouscule les codes d’un sport où la virilité est encore très encadrée" souligne Lucas Garnier, sociologue du sport.

"C’est aussi une manière de normaliser les marques d’affection entre hommes. Sans forcément y coller une étiquette".

Le cliché a été partagé sur les comptes officiels de la "Ligue Nationale de Rugby" et salué avec humour par "Budgy Smugglers", marque du maillot de bain porté par Blair Kinghorn. 

Parmi les réactions, celle de Jérémy Clamy-Edroux, premier joueur professionnel à avoir fait son coming-out en 2021.

"Même si ce n’est pas un coming-out, c’est un signe positif. Cela contribue à détendre l’atmosphère autour de la question de l’homosexualité dans le rugby".

Car, si le rugby se plaît à revendiquer une image "virile, mais ouverte", les chiffres rappellent une réalité plus fermée. 

En France, Jérémy Clamy-Edroux reste le seul joueur en activité à s’être déclaré homosexuel.

En Angleterre, Jack Dunne est le seul joueur ouvertement bisexuel.

Quant aux anciens internationaux, comme Gareth Thomas, Nick McCarthy, Campbell Johnstone ou Dan Palmer, ils ont tous attendus la fin de leur carrière pour révéler leur homosexualité.

Cette photo a au moins le mérite de sensibiliser un grand nombre supporters, qui y voient un symbole d’ouverture.

"Même sans intention militante, ça participe à faire tomber des barrières. Et c'est précieux en plein Mois des Fiertés" conclut Lucas Garnier.

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