10/07 ▒ SOCIÉTÉ ▒ C'en est fini de la famille nombreuse...

En vingt ans, le désir d’enfant a nettement reculé.

Ce qui laisse augurer une poursuite de la baisse de la fécondité à venir.

C'est ce que révèle l'Ined, "Institut national d’études démographiques".

"Les gens privilégient des familles plus petites et la fécondité va probablement baisser" explique Milan Bouchet-Valat, coauteur de l’étude.

Cette dernière analyse les réponses de Français durant l'année 2024.

Elle donne des informations sur "le nombre idéal d’enfants dans une famille" et "le nombre d’enfants que les personnes interrogées ont l’intention d’avoir dans leur vie".

Le nombre idéal d’enfants était de 2,3, en moyenne, en 2024.

Contre 2,7 en 1998. 

Dans l'étude, 65% des 18-49 ans considèrent que le nombre idéal d’enfants dans une famille est deux.

En 1998, 50% des 18-49 ans considéraient que la famille idéale avait trois enfants et plus.

Ils ne sont plus que 29% à penser la même chose en 2024. 

"La norme de la famille à deux enfants reste dominante, mais est de plus en plus considérée comme un maximum et non plus comme un minimum" expliquent les auteurs de l'étude.

Alors que la chute de la natalité risque d’aggraver les difficultés de financement de la protection sociale basée sur la solidarité, l’étude prévoit encore une baisse à venir de la fécondité.

En 2024, 663 000 bébés ont vu le jour en France.

Soit le chiffre annuel le plus faible depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Aujourd'hui, les jeunes ne se projettent plus dans des familles nombreuses.

En 2024, le nombre d’enfants souhaités a nettement reculé chez les jeunes de moins de 30 ans.

Il ne va pas au-delà de deux.

La baisse des intentions de fécondité s’observe dans tous les groupes sociaux, quels que soient le milieu, le revenu, le niveau de diplôme ou le sexe.

Entre 2014 et 2024, la fécondité en France est passée de 2,0 à 1,6 enfant par femme. 

Or, le renouvellement de générations n’est assuré qu’à partir de 2,1 enfants par femme.

La raison pourrait être la prise en compte plus grande de l’égalité dans le couple.

Ceux qui ont une conception égalitaire des rôles de la femme et de l'homme dans la société veulent avomoins d'enfants que ceux qui ont des conceptions plus traditionnelles.

Les chercheurs notent également les effets des inquiétudes sur l’avenir.

35% des personnes interrogées se disent "très inquiètes pour les générations futures".

Elle souhaitent avoir un enfant.

Pas plus.