30/06 ▒ SOCIÉTÉ ▒ C'est quoi cette méfiance envers les bisexuels ?

"Les personnes bisexuelles et pansexuelles ont, comme particularité, d’être à la croisée de plusieurs mondes. Leur invisibilisation ne les protège pas des différentes formes de violences. Bien au contraire, elle les y expose davantage".

C'est le constat de "SOS Homophobie" dans son rapport 2025 sur les LGBTIphobies.

D’après l’association, ces violences se manifestent surtout par du rejet, de l’ignorance, des insultes et du harcèlement.

"Ce qui revient souvent, c’est que c’est une mode, une phase, que les bis sont des gens qui ne savent pas choisir et qui, globalement, ont le feu au cul" résume Floralie Resa, militante bisexuelle.

Et dans la communauté LGBT, ce n’est pas toujours plus simple que dans la société en général.

"Pour les femmes, l’idée reçue qui revient, c’est que les femmes bisexuelles instrumentalisent les lesbiennes pour se donner un petit frisson, un genre queer ou que c’est seulement sexuel".

Les hommes bisexuels font face aux mêmes types de préjugés négatifs.

"Les femmes vont considérer que les mecs bi ne sont pas fiables, qu’ils sont porteurs d’IST" souligne Floralie Resa. 

"Dans le milieu gay, ils sont vus comme des hommes qui n’ont pas compris qu’ils sont purement homosexuels".

Comme le souligne "SOS Homophobie", "la reconnaissance de ces orientations reste inaccessible, car toujours prise dans un entre-deux".

"La première fois que je suis tombée amoureuse d’une fille, je n’ai pas pu me regarder dans la glace pendant plusieurs mois. J’étais perdue, parce que je me suis dit d’emblée que, même si être bi offrait de prime abord davantage de choix, finalement, c’était surtout davantage de problèmes" explique Alice, 33 ans, en couple avec un homme.

"Si je sortais avec une fille, il y aurait forcément des moments où je ne pourrais pas en parler. Mon oncle était ouvertement homophobe, ma tante disait que c’était contre-nature. J’ai aussi entendu des : chez les autres c’est ok, mais pas dans ma famille".

Ce que les bisexuels entendent souvent, c'est " Je ne fréquente pas les bi, on ne peut pas vous faire confiance".

"C’est d’autant plus violent que, dans la communauté LGBT, on ne s’attend pas à être rejeté, insulté, discriminé, pour ce qu’on est" déclare Laura, 30 ans.

Dans de nombreux cas, il y a des entourages qui n’y croient pas. 

D'autres estiment que c'est une "alternance".

Pour eux, les femmes bisexuelles sont lesbiennes et hétérosexuelles par "phases". 

« Les gens font beaucoup d’allusions sexuelles »

Étienne est un étudiant de 22 ans.

"Dans mon quotidien, la biphobie va s’exprimer surtout au travers de commentaires et de clichés que vont véhiculer les gens. Ils vont facilement penser que je vais davantage tromper mes partenaires, qu’on ne peut pas me faire confiance, que je suis forcément ouvert aux plans à trois. Ce sont beaucoup d’allusions sexuelles. Comme si les bi étaient plus volages ou portés sur le sexe. Ce qui fait le plus mal, c’est quand ces commentaires viennent aussi de la communauté LGBT. On a cette sorte de clivage. On n’est jamais vraiment acceptés pour notre bisexualité. On a un pied dedans, un pied dehors".

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