24/06 ▒ JUSTICE ▒ L'ex-premier ministre visé par une plainte...
Hier, une lanceuse d'alerte a déposé une plainte pour qu'un juge d'instruction enquête sur des soupçons de détournement de fonds publics et de favoritisme concernant Édouard Philippe, ancien Premier ministre et maire Horizons du Havre, en Seine-maritime.
Jérôme Karsenti, avocat de la plaignante, indique avoir déposé cette plainte avec "constitution de partie civile".
Selon lui, elle permettra d'obtenir quasi-systématiquement la saisie d'un juge d'instruction.
La plainte qui vise, entre autres, Édouard Philippe, l'accuse de "harcèlement moral, détournement de fonds publics, favoritisme, prise illégale d'intérêts et concussion".
Les soupçons portent, en particulier, sur une convention d'objectifs pluriannuelle pour l'animation de la "Cité numérique" du Havre, signée en juillet 2020 entre Édouard Philippe, président de la communauté urbaine, et Stéphanie de Bazelaire, présidente bénévole de l'association, "LH French Tech".
Cette plainte reprend la plupart des faits présumés déjà exposés lors d'une précédente plainte déposée, en septembre 2023, auprès du "Parquet National Financier".
D'autres personnes sont également visées par la plainte : Stéphanie de Bazelaire et Claire-Sophie Tasias, directrice générale des services de la communauté urbaine du Havre Seine métropole.
La lanceuse d'alerte était la directrice générale adjointe de la communauté urbaine du Havre entre septembre 2020 et avril 2023.
Après ses alertes, elle affirme avoir été harcelée moralement et son contrat n'a pas été renouvelé.
"LH French Tech" a été placée en liquidation judiciaire en 2023.
De son côté, Édouard Philippe réfute toutes les accusations.
Selon lui, "avec cette nouvelle plainte, pour les mêmes faits, et en choisissant d'en évoquer d'autres, la plaignante poursuit sa triste vendetta qui n'a rien à voir avec le cri d'une lanceuse d'alerte, mais tout à voir avec l'insatisfaction d'une haute fonctionnaire dont le contrat n'a pas été renouvelé".
"Le conflit d'intérêt semble absolument évident" rétorque la plaignante.
Après la première plainte, le "Parquet National Financier" a ouvert une enquête et mené des perquisitions au printemps 2024.
"Pour le moment, les investigations sont toujours en cours, avec l'exploitation des documents saisis en perquisition" précise une source judiciaire.
"Nous ne savons absolument pas dans quelle direction va s'orienter l'enquête", souligne Jérôme Karsenti.
Il redoute "une tétanie du PNF face à un futur probable candidat à la présidentielle".
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