23/06 ▒ SOCIÉTÉ ▒ Une réussite incroyable en faveur de la communauté LGBT...

Mattéo Garguilo peut souffler.

Son marathon médiatique s’achève bientôt.

Les rencontres officielles avec les représentants de la Commission Européenne aussi. 

À tout juste 21 ans, Mattéo Garguilo a réussi un tour de force.

Réunir plus d’un million de signatures pour faire interdire les "thérapies de conversion" dans l’Union Européenne.

Ces "pseudo-thérapies", encore à l’œuvre dans certains pays européens et interdites en France, visent à "rectifier" l’orientation sexuelle des homosexuels.

Le plus souvent en usant de violences physiques et psychologiques. 

Mattéo Garguilo porte ce projet dans un coin de sa tête depuis ses 16 ans et le visionnage d’un documentaire sur le sujet.

"J’ai été choqué par les témoignages de ceux qui avaient vécu ces tortures. Je ne comprenais pas comment c’était possible d’infliger ça à quelqu’un".

Une découverte d’autant plus violente qu’il lui rappelle les moments de doute qu’il a traversés avant d’accepter son homosexualité.

"Là d’où je viens, l’homosexualité est encore relativement taboue. J’ai moi-même brièvement cherché à savoir s’il y avait un moyen de passer à autre chose. Aujourd’hui, je veux que plus aucun jeune n’ait à se demander si son homosexualité peut être soignée".

C’est au lycée qu’il entend parler, pour la première fois, de l’ICE, "Initiative Citoyenne Européenne".

Cette procédure permet à n’importe quel citoyen européen d’amener le Parlement européen à débattre d’un sujet choisi, moyennant une importante récolte de signatures.

À la clé, une possible proposition d’acte législatif.

À 17 ans à peine, le chemin pour y arriver paraît vertigineux. 

Il continue son parcours scolaire.

Il intègre Sciences-Po et y rencontre Robin Noël.

"Un jour, je lui parle de cette idée un peu folle de lancer une ICE. À ma grande surprise, il me dit tout de suite qu’il veut en être".

Ensemble, ils créent l’association ACT, "Against Conversion Therapy", afin d’avoir une base légale nécessaire au lancement d’une ICE.

Les débuts sont timides.

Les deux jeunes hommes commencent par du porte-à-porte pour convaincre du bien-fondé de leur démarche. 

Ensuite, à force d’obstination, ils réunissent le soutien d’associations dans onze États membres.

La date de lancement de la pétition est finalement fixée au 17 mai 2024, date de la "Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie".

À partir de là, une longue période d’attente.

Pendant près d’un an, peu de signatures.

À une semaine de la date limite, il en manque encore les trois quarts. 

En désespoir de cause, ils sollicitent l’aide de personnalités comme Hoshi et Angèle.

Elles partagent la pétition sur leurs réseaux sociaux.

Les signatures affluent.

"Le mouvement féministe transeuropéen, Ma voix, mon choix, a fait un travail de dingue. On a pu atteindre des seuils de signatures dans plusieurs pays grâce à elles !" explique Mattéo Garguilo.

Les politiques diffusent également le texte.

Y compris Emmanuel Macron !

Dans la dernière ligne droite, il décide de mettre sa vie de côté.

"Je n’ai pas beaucoup dormi. Quand j’ai vu l’engouement se créer, j’ai su qu’il fallait y aller à fond. Et pour la première fois de ma vie, j’ai raté un examen".

Il ne le regrette pas.

En cinq jours, la pétition récolte près d’un million de signatures. 

Du jamais-vu pour un projet d’ICE porté par une petite association indépendante.

Le 17 mai 2025, Mattéo Garguilo est invité à la Gay Pride de Bruxelles, en belgique.

Là-bas, il annonce officiellement le succès de sa campagne de signatures.

"C’était un moment magique. Peut-être le plus beau de ma vie" conclut Mattéo Garguilo.

Désormais, la balle est dans le camp de l'Europe.

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