31/01 ▒ ÉDUCATION ▒ Enfin un accord sur l'enseignement de la sexualité...
C'est probablement le dernier épisode sur le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité.
Hier, il a été approuvé par le "Conseil Supérieur de l’Éducation".
Alors que les notions d’identité de genre et celles d’homosexualité et hétérosexualité avaient largement disparu, il y a une semaine, elles refont leur apparition au terme d’un dialogue social mené par la ministre et salué par nombre de syndicats.
"Le ministère a validé les lignes rouges qu’on avait posées" a déclaré Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa.
"On a obtenu ce que nous voulions sur ce qui nous posait problème" ajoute Sandra Gaudillère, de la CGT Education.
D'autres syndicats saluent "tout le travail de concertation fait avec le ministère".
En revanche, certains déplorent que le terme, "LGBTIphobies", n'apparaîsse qu'en classe de Terminale.
Un des points qui posait problème, sur l’information aux familles, a été remanié.
La phrase de la précédente version indiquait que "les parents d’élèves sont informés de la tenue et du contenu des séances obligatoires".
Ce qui pouvait laisser entendre, selon certains syndicats, que les familles devaient être tenues au courant des dates précises des séances.
Ils craignaient des absences d'élèves ces jours-là.
Au final, la phrase adoptée précise seulement que les parents seront informés en conseil d’école en début d’année.
"Nous avions dit à la ministre que ce n’était pas le moment où l’institution devait plier le genou. La ministre l’a très bien compris" souligne Élisabeth Allain-Moreno.
Autre point de crispation, le terme "identité de genre".
Dans cette dernière version, il a été réintroduit à partir de la classe de Troisième, au lieu de la Seconde dans la version précédente.
"La notion d’identité de genre est dans le Code pénal" avait défendu Élisabeth Borne, ministre de l'Éducation.
La notion de "transphobie" fait aussi sa réapparition dès le collège, en classe de Troisième.
Les termes "bisexualité" et "asexualité" restent au placard.
Au final, le texte a été adopté avec 60 voix pour, zéro contre, six refus de vote et sept abstentions.
Les refus de vote et abstentions viennent majoritairement du Snalc, syndicat des lycées, collèges, écoles, et de Force ouvrière, au motif de l’absence de réponses claires du côté du ministère sur les questions de moyens et de formations.
L’enseignement catholique s’est également abstenu.
Les syndicats se sont félicité de ce résultat.
Selon Guislaine David, syndicaliste des collèges et lycées, "il y a eu de véritables avancées à travers un vrai dialogue social. Cela faisait longtemps que ça n’était pas arrivé ! Il y avait une volonté de la ministre que cela se passe comme ça".
Sur le front syndical, l’adoption de ce programme apparaît donc comme une victoire.
Toutefois, Élisabeth Borne doit encore le signer et peut toujours y apporter des modifications.
Restera ensuite à le rendre effectif.
Ce qui ne sera pas simple dans un contexte de rigueur budgétaire.
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