31/01 ▒ DÉCÈS ▒ Marianne FAITHFULL avait 78 ans.

Elle était membre honoraire du club masculin le plus fermé du monde : les Rolling Stones. 

Entre perfecto et poudre blanche, Marianne Faithfull a sculpté sa légende de survivante, révérée par les punks, gentrifiée par sa longévité.

La compagne mythique de Mick Jagger s'est éteinte hier.

Petite-fille d'un sexologue, la jeune Marianne reçoit une éducation libérale.

"Mon père, parfait germanophone, avait servi comme espion pendant la guerre. Bien des années avant Summerhill, il dirigeait une école expérimentale. Ma mère, ancienne danseuse, était devenue professeure. L'argent n'était jamais la question chez nous. On se souciait plutôt d'éducation. Je lisais Winnie l'ourson, Le Livre de la jungle, puis je suis passée à William Blake et Oscar Wilde vers ma douzième année. J'étais une petite fille assez sophistiquée".

Comme ses contemporaines, telles que Julie Christie, Jane Birkin ou Vanessa Redgrave, Marianne Faithfull se trouve soulevée avec ravissement par le nouvel air du temps. 

"L'amour libre, les drogues psychédéliques, la mode, le zen, Nietzsche, les bijoux tribaux, l'existentialisme sur mesure, l'hédonisme et le rock'n roll. Tout y était" disait-elle.

En 1964, elle entre en scène avec "As Tears Go By", hymne mémorable qui restera sa signature à vie.

Puis, c'est sa phase de première légende. 

C'était le temps où la brigade anti-stupéfiants faisait irruption dans la demeure de Keith Richards pour trouver une Marianne Faithfull nue sous un manteau de fourrure.

C'était l'époque où les Rolling Stones arrivaient à leur procès pour usage de substances prohibées avec des vestes de soie et des chemises à jabots jaunes.

En un sens, Marianne Faithfull fut la "fée" des Rolling Stones.

Elle disait que "ma chose, c'est les Stones".

Dans les années 70, c'est la spirale de la drogue qui la jetera dans les abîmes.

Ce fut l'itinéraire d'une maudite.

Plus tard, elle se décrira comme "la dame des ténèbres".

Doses létales de somnifères, cocaïne, amphétamines, héroïne.

Tout y passe.

En 1979, l'album, "Broken English" la ramène sur le devant de la scène.

Voix rauque, dignité rock, une carrière solo va se développer.

Elle ira vivre en Irlande, avant de se fixer à Paris.

La nymphe était devenue la "princesse douairière du rock".

Le paradoxe de cette existence tumultueuse est d'avoir "aimé les gens".

"Je suis fière de ma génération, d'avoir pu mener une carrière musicale sans blesser quiconque. Je ne regarde jamais en arrière, même si je devrais le faire pour mesurer combien tout cela a été merveilleux" disait-elle avec délice.

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