20/12 ▒ MAYOTTE ▒ Sifflé, hué, il perd son calme...
"On veut savoir quels moyens vous allez nous donner".
C’est avec ces mots qu’une habitante s’adresse à Emmanuel Macron, en déplacement officiel sur l’île, après le désastre causé par le cyclone Chido.
C’est au milieu des ruines et dans un contexte tendu que le président a effectué ce déplacement d’urgence.
Un président très vite agacé par les critiques permanentes, adressées au cours d’un échange avec une femme.
"Vous venez dire que tout va bien ?".
"Non" proteste le président, avant de s’énerver.
Emmanuel Macron se dit "fatigué d’entendre que la France ne fait pas assez".
"Moi, je vous dis juste que tout le monde se bat. Vous avez vécu quelque chose de terrible. Mais, tout le monde se bat, quelle que soit la couleur de peau. N’opposez pas les gens. Si vous opposez les gens, on est foutus. Parce que vous êtes contents d’être en France. Car si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde".
Le ton est débridé et la colère du président se fait clairement sentir.
"Il n’y a pas un endroit dans l’Océan Indien où on aide autant les gens. C’est la réalité. On ne peut pas vouloir être un département français et dire que ça ne marche pas. Quel est l’autre territoire de cette région qui livre de l’eau, des soignants comme ici ? Alors, il faut que tout le monde se respecte".
Et de lancer : "Ça m’énerve ! Parce que c’est inacceptable !".
Dès son arrivée, Emmanuel Macron a fait face à l’hostilité d’une partie de la population locale.
"Aujourd’hui, on doit filmer pour montrer au monde entier ce qu’il se passe à Mayotte. Il n’y a pas la belle vie. Il faut dire la vérité aujourd’hui" lance une femme.
Arrivé hier, Emmanuel Macron a décidé de prolonger son déplacement jusqu’à ce soir.
"J’ai décidé de dormir ici, parce que je considère que, compte tenu de ce que vit la population, repartir le jour même aurait pu installer l’idée qu’on vient, on regarde, on s’en va. C’est une marque de respect, de considération" a-t-il expliqué.
Durant cette première journée, il également dû essuyer les slogans appelant à sa démission.
Sa défense fut lunaire.
"C’est pas moi le cyclone ! Je ne suis pas responsable !".
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