19/12 ▒ POLITIQUE ▒ Un premier oral catastrophique...
Ce fut tout, sauf une partie de plaisir.
Mardi, à l'occasion des traditionnelles questions au gouvernement, François Bayrou a franchi les portes de l'hémicycle pour son baptême du feu devant les parlementaires.
Situation rare, en raison d'un gouvernement démissionnaire toujours en fonction et un Premier ministre nommé il y a moins d'une semaine.
Ce dernier a abordé seul cette séance.
Devant lui, une assemblée remplie aux trois quarts, bien décidée à lui demander, entre autres choses, de rendre des comptes sur son déplacement, lundi, à Pau.
En tant que maire de la ville, François Bayrou s'y est rendu en fin de soirée pour administrer un conseil municipal alors que, dans le même temps, l'île de Mayotte est en proie à d'importants dégâts à la suite du récent passage du cyclone.
La situation a été abordée par l'ensemble des groupes, entre simple phrase de soutien et prise de parole détaillée sur le sujet.
Mathilde Panot, cheffe de file du groupe LFI, a été la première à dégainer ses flèches contre l'actuel locataire de Matignon.
"Vous n'auriez pas dû vous rendre à Pau pour conserver un mandat, mais à la réunion de crise de l'Élysée pour assumer votre nouveau rôle".
Face à elle, François Bayrou assume et contredit.
"J'étais à la réunion de crise avec le président de la République. J'y ai participé de la première à la dernière minute. Simplement, j'y ai participé par visioconférence. Pau, c'est en France".
Sous les huées d'une partie de l'Assemblée, il insiste.
"Il y a une rupture que peut-être vous ne sentez pas entre la vie de la province et le cercle des pouvoirs à Paris".
Explosion de la gauche.
Quand certains hurlent au scandale, d'autres moquent le Premier ministre en mimant les mouvements d'un rameur.
Face à celà, les applaudissements du groupe du centre ne font pas le poids.
Sans gouvernement à ses côtés et toujours en négociation avec les différents partis, il n'a pas été facile pour François Bayrou de mener à bien cette séance de questions-réponses.
Alternant généralités et tâtonnement, l'intéressé a semblé perdre plus d'une fois l'attention de son auditoire.
À tel point que de nombreux députés n'ont pas attendu la fin de la séance pour lever le camp.
Marine Le Pen, convaincue que rien ne découlerait de ce spectacle, s'est éclipsée discrètement à peine vingt minutes après être entrée dans l'hémicycle.
Même réaction pour Gabriel Attal.
Les députés sont nombreux à se lever, alors même que le Premier ministre est en plein milieu de l'une de ses réponses.
Conclusion : François Bayrou a subi, mais n'a jamais convaincu.
Voire pire.
En effet, pour justifier son absence à Mayotte, il a répondu qu'il n'était pas d'usage que le président et le Premier ministre quittent en même temps le territoire national.
Sauf que...
Comme Pau, Mayotte est bien en France.
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