28/11 ▒ JUSTICE ▒ De quatre à vingt ans de prison requis...
À la fin d'un long réquisitoire, des peines de quatre à vingt ans de prison ont été demandées contre les cinquante-et-un accusés du procès des viols de Mazan.
Hier, le procès devant la cour criminelle du Vaucluse, à Avignon, s'est poursuivi.
Le verdict est attendu au plus tard le 20 décembre prochain.
Vingt ans de réclusion : la peine maximale encourue pour des faits de viols aggravés.
C'est celle qui a été requise contre Dominique Pelicot, décrit comme le "chef d'orchestre de la décennie de viols sur son ex-épouse".
Pour les autres hommes jugés, la procureure a rappelé les deux circonstances aggravant les faits de viols ou tentatives de viols : réunion et soumission chimique.
Seul un accusé est poursuivi pour "agression sexuelle en réunion", car aucun acte de pénétration n'a été observé sur les vidéos le concernant.
Une peine de quatre ans de prison ferme avec un mandat de dépôt a été réclamée.
Soit la plus faible des peines requises lors de ce procès.
Pour les autres, la procureure a appelé la cour criminelle à signifier "que le viol ordinaire n'existe pas, que le viol accidentel ou involontaire n'existe pas".
Dès le début de son réquisitoire, les accusés ont compris que les peines réclamées iraient crescendo.
Pour certains, dix ans de réclusion criminelle.
La salle du tribunal comprend alors que les autres peines requises ne descendront pas en dessous de ce seuil.
Dix ans sont également réclamés contre un accusé qui se déclare homosexuel et assure "être venu pour avoir une relation sexuelle avec Dominique Pelicot".
Pourtant, une conversation a prouvé qu'il savait pourquoi il venait chez le couple Pelicot.
Mêmes réquisitions pour neuf autres accusés.
Onze ans sont demandés contre un accusé âgé.
Cet ouvrier agricole fait partie de la minorité d'accusés qui reconnaît les viols aggravés.
Mais, il a déjà été condamné pour violences conjugales.
La même peine est requise contre un ex-policier et surveillant pénitentiaire au moment des faits.
Les peines s'alourdissent au fil des réquisitions.
Pour un électricien de 55 ans, la réquisition passe le seuil des douze ans.
Un autre, malgré ses "explications confuses et contradictoires", est dans le m^me cas.
Ensuite, douze ans sont également réclamés à l'encontre de onze autres accusés.
Treize ans sont requis contre six autres accusés, au regard de leur passif judiciaire.
Un a déjà été condamné pour violences conjugales.
Un autre pour des faits de violences et de viols sur d'anciennes petites amies.
Deux autres comptent neuf mentions au casier judiciaire.
Ensuite, un cap est franchi.
Quatorze ans sont demandés à l'encontre de six autres hommes.
Quatre d'entre eux sont également poursuivis pour "détention de contenus à caractère pédopornographiques".
Quinze ans sont demandés à l'encontre de trois autres hommes.
Pour les quatre accusés venus à six reprises au domicile du couple Pelicot, la procureure requiert seize à dix-huit ans de réclusion criminelle.
Pour deux autres, perçus comme des disciples de Dominique Pelicot, elle demande seize et dix-sept ans de réclusion.
Le premier avait déjà envisagé de soumettre chimiquement l'une de ses ex-compagnes.
Le second n'est pas poursuivi pour viols sur Gisèle Pelicot, mais sur sa propre épouse endormie avec la participation de Dominique Pelicot.
Si toutes les réquisitions sont suivies par les cinq magistrats de la cour criminelle du Vaucluse, l'ensemble des accusés ira immédiatement en prison le jour même du verdict, puisque les avocats généraux ont systématiquement requis le mandat de dépôt.
"Je considère que ce sont des réquisitions totalement disproportionnées" a déclaré l'avocat de quatre accusés.
Un autre dit "halluciner devant ce réquisitoire".
Il leur reste à convaincre lors de leurs plaidoieries.
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