25/10 ▒ PARIS ▒ Une cathédrale rénovée et... payante ?
En suggérant de faire payer l'entrée de Notre-Dame de Paris aux touristes, Rachida Dati entend financer la restauration d'autres édifices religieux.
Ce qui se heurte à la législation et a toujours été refusé par l'Église en France.
À quelques semaines de la fin du chantier de restauration, la ministre de la Culture avance cette proposition en tenant compte du fait que "l'édifice est l'un des plus visités en Europe, avec 14 à 15 millions de personnes par an".
"Partout en Europe, l'accès aux édifices religieux les plus remarquables est payant" explique-t-elle.
Elle a proposé à l'archevêque de Paris une idée simple.
"Mettre en place un tarif symbolique pour toutes les visites touristiques de Notre-Dame et consacrer totalement cet argent à un grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux".
"En faisant payer cinq euros seulement par visiteur, on récolterait 75 millions d'euros par an".
Aussitôt, le Diocèse a rappelé "le principe de gratuité du droit d'entrée dans les églises et les cathédrales".
Il souligne "la mission de l'Église catholique qui est d'accueillir de façon inconditionnelle tout homme et toute femme. À Notre-Dame, pèlerins et visiteurs n'ont jamais été distingués. Les offices sont célébrés pendant les visites et les visites se poursuivent durant les offices".
De son côté, Rachida Dati estime que "les visiteurs hors Union Européenne devraient aussi payer davantage leur billet d'entrée dans les musées, afin de financer la rénovation du patrimoine national".
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur chargé des cultes, soutient l'idée.
C'est une pratique courante en Italie, par exemple.
En France, la loi de 1905 de séparation de l'Église et de l'État interdit "toute taxe ou redevance sur l'entrée des édifices religieux".
À contrario, la "Fondation du Patrimoine", qui collecte des fonds pour la restauration des bâtiments en péril, s'est félicité de la proposition.
"Elle ouvre un débat sur les modes de financement disponibles. Il faut que toutes les ressources financières possibles, y compris innovantes, soient mobilisées pour venir au secours de ce patrimoine en péril".
Avant l'incendie, seules les tours de Notre-Dame et la crypte archéologique étaient payantes.
En France, 5 000 édifices religieux sont en très mauvais état et nécessitent une intervention urgente.
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