30/05 ▒ OUGANDA ▒ Un an après la loi, c'est l'enfer pour les LGBT...

Un an après la promulgation de la loi "anti-homosexualité", les organisations de défense des droits humains dénoncent de nombreuses arrestations, évictions et même des violences. 

De leur côté, les autorités affirment "protéger le pays de toute importation de l’Occident".

"Je défends ma communauté, mais je dois aussi vivre une vie cachée pour ma sécurité, car être queer en Ouganda a des conséquences".

Boutras est transgenre.

Il raconte avoir été battu par un groupe ayant entendu des rumeurs à son sujet.

"Tout ça fait peur".

Il y a un an, la législation encadrant les LGBT s’est considérablement durcie.

Suite à une nouvelle loi, les cas considérés comme "homosexualité aggravée" sont passibles de la peine de mort.

Toute personne considérée comme faisant "la promotion de l’homosexualité" encourt jusqu’à vingt ans d’emprisonnement. 

Cette loi a été largement condamnée par la communauté internationale. 

En vain.

Dans ce pays d’Afrique de l’Est, à majorité chrétienne conservatrice, la loi a reçu un large soutien. 

Les parlementaires estiment qu’elle constitue un barrage nécessaire à "l’immoralité présumée de l’Occident pour protéger la famille ougandaise".

L’Église anglicane s’est dite "reconnaissante" après sa promulgation. 

Plusieurs organisations ont lancé une action en justice pour demander son annulation. 

La Cour constitutionnelle a rejeté la quasi-totalité de leur recours le mois dernier.

"Human Rights Awareness and Promotion Form" est un des requérants. 

Cette ONG a comptabilisé un total de 559 cas de violations en un an.

Des violations de droit visant des LGBT en raison de leur orientation sexuelle.

De son côté le gouvernement affirme que "la loi n’a pas été sévèrement appliquée, dans l’attente des décisions de justice".

Il affirme n'avoir eu connaissance d'aucunes plaintes pour violations des droits de l’homme en raison de l’identité sexuelle.

Les partisans de la loi mettent en avant qu’elle ne criminalise pas le fait d’être homosexuel, mais les relations entre homosexuels, ainsi que les personnes qui en font la promotion.

John a déménagé après avoir reçu plusieurs menaces.

Il fait partie d'une association qui qui compte divers refuges.

Il fait part d'une hausse significative des demandes d’hébergement d’urgence depuis un an.

"Ces refuges, désormais surpeuplés, sont pourtant de moins en moins sûrs, sujets à des descentes de police" explique-t-il.

Les craintes touchent aussi le secteur de la santé.

Dans sa clinique consacrée aux LGBT, Brian décrit une baisse des visites de patients par peur d’être identifiés.

Il fait part de son inquiétude de voir une résurgence du Sida.

Cinq de ses employés ont démissionné de crainte d’être associés à la communauté homosexuelle.

"Depuis les trois dernières années, la période actuelle est la pire que j’aie jamais connue pour la communauté LGBT" explique Frank, membre d'une association LGBT.

Il défend cette communauté depuis plus de quinze ans. 

Désormais, il se déplace désormais muni d’un traceur pour pouvoir envoyer sa localisation à ses proches à tout moment.

Si il reste en Ouganda pour se battre, malgré ces risques, d'autres rêvent de quitter le pays.

Éric, âgé d’une vingtaine d’années, vit caché et a perdu tout espoir.

"Voir les gays vivre un jour libres en Ouganda, je n’y crois pas".

En Afrique, l’année 2023 a été marquée par une flambée de lois discriminatoires dirigées contre les LGBT.

Sur le continent, trente-et-un pays continuent de criminaliser les relations homosexuelles.

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