29/04 ▒ SOCIÉTÉ ▒ Vers la fin d'une lutte unie en faveur des LGBT ?

Vert, gris, bleu ciel, rose, orange… 

Dans la rue, les couleurs se multiplient sur les drapeaux.

Finie la présence incontourbable du drapeau arc-en-ciel pour représenter la communauté LGBT ?

Depuis quelques années, ses différentes composantes s’affirment dans des combats séparés, se dotent de leurs propres couleurs et de leurs propres journées. 

Ainsi, la "Journée de visibilité transgenre" a précédé la "Journée internationale de l’Asexualité".

L'une fin mars, l'autre début avril.

Les lesbiennes ont eu leur propre "Journée de visibilité" le 26 avril.

"Le terme LGBT nous rassemble toutes et tous, mais on a chacun des vécus, des réalités différentes. Donc on a besoin que tout le monde ait de la visibilité pour exposer des problématiques spécifiques" explique Flora Bolter, codirectrice de l’Observatoire LGBT de la "Fondation Jean-Jaurès". 

Juliette Wood, responsable de l’Association de Luttes Intersectionnelles pour l’Éducation, l’Équité et la Solidarité, évoque la "Marche lesbienne" de 2022.

"On a évoqué la PMA pour toutes. Un droit acquis depuis, qui n’aurait pas été aussi mis en avant dans une Pride classique".

Plus récemment, l’association, "Toutes des Femmes", présidée par Maud Royer, a lancé une campagne pour la déjudiciarisation du changement de sexe à l’état civil.

"C’est un moment d’actualité politique pour avoir au moins un peu de place une fois dans l’année. La Marche des Fiertés n’est plus assez spécifique et n'a plus assez d'impact".

"Ce n’est pas forcément un mal. Avec le temps, ce grand rassemblement est devenu d’abord un moment de joie et d’affirmation de soi, l’occasion de dire aux jeunes LGBT, qui perçoivent une société où la norme est d’être un adulte hétéro en couple et que les autres sont en marges, qu’on peut être un adulte LGBT heureux" explique Flora Bolter. 

"Multiplier ces journées de visibilité permet ainsi d’avoir plus d’occasions de briser le silence pour ces jeunes".

Elle y voit aussi l’occasion de "dire aux personnes, qui ne sont pas LGBT, qu’on existe, qu’on est leurs voisins, leurs collègues, leurs amis et pas des créatures rodant dans l’ombre".

Le succès de ces journées est aussi lié à leur fixation dans le calendrier.

"La logique calendaire correspond bien aux réseaux sociaux, utiles pour donner de la visibilité à un événement" selon Flora Bolter. 

"Parfois, ce n’est pas très sécurisant d’aller en manifestation. Alors militer sur les réseaux, relayer, c’est important. Ça permet aussi de se reconnaître pour ceux qui ne peuvent pas venir"  ajoute Juliette Wood.

Dernier atout de ces multiples journées : leur proximité. 

La "Journée de visibilité trans" a ainsi lancé une séquence qui va s’étirer jusqu’à la "Marche des Fiertés" du mois de juin.

Entre-temps, asexuels, lesbiennes et pansexuels auront eu leur journée.

Sans oublier la "Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie".

Traditionnellement, le mois de juin est un mois de lutte LGBT.

Depuis quelques années, les marches sont de plus en plus étalées sur le calendrier.

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