29/03 ▒ ROYAUME-UNI ▒ Il y a quarante ans, LGBT et mineurs faisaient bloc...

Ça fait déjà quarante ans.

Dans une Angleterre gouvernée par Margaret Thatcher, le "Syndicat des Mineurs Britanniques" se lance dans une grande grève contre son employeur pour contester son plan de fermeture de mines de charbon.

Débuté le 6 mars 1984, le conflit durera un an et se terminera, le 3 mars 1985, par le retour au travail.

Les grévistes n'auront obtenu aucune concession de la part du gouvernement.

Pourtant, avant cette défaite, un large mouvement de solidarité, politique et financière, s’organise à travers le pays. 

Parmi les multiples initiatives, des collectifs LGBT choisissent de se mobiliser en faveur des mineurs.

Le plus connu d’entre eux est "Lesbians and Gays Support the Miners", soit "Lesbiennes et Gays en soutien des mineurs".

Mouvement rendu célèbre par "Pride", film inspiré de cette lutte.

Ce collectif se forme, à Londres, en juillet 1984. 

Au cours des huit mois qui suivent, il organise des collectes dans les rues et à la sortie d’une trentaine de pubs, bars et boîtes de nuit.

Le plus grand succès de "LGSM" est l’organisation d’un grand concert, où un millier de personnes vient écouter des grévistes, des épouses de mineurs, qui témoignent.

Bronski Beat, dont le tube, "Smalltown Boy", a grimpé en haut des charts britanniques, participe à la soirée.

LGSM échange avec des comités de grève installés dans l’ensemble des bassins miniers britanniques. 

Un rapport privilégié se noue avec les grévistes des vallées de la Neath, de la Dulais et de Swansea, dans le sud du Pays de Galles.

Le rapprochement se fait grâce à l’identification d’ennemis communs : Margaret Thatcher, la presse, la police et le gouvernement.

La presse est accusée de traiter aussi défavorablement les grévistes que les homosexuels.

La police réprime la grève, comme elle encadre les expressions publiques d’homosexualité.

Le gouvernement est soupçonné d’être à la manœuvre derrière la résistance des charbonnages aux revendications syndicales.

Pour autant, l’articulation entre grève et homosexualité ne va pas toujours de soi. 

Au sein de LGSM, des tiraillements apparaissent.

Les lesbiennes sont minoritaires et certaines d’entre elles choisissent, à l’automne 1984, de former "Lesbians Against Pit Closures", soit "Lesbiennes Contre les Fermetures de Mines".

La pertinence politique et l’efficacité stratégique font débat dans tout le mouvement LGBT.

Le succès du film, "Pride", et la place donnée aux LGSM dans l’histoire des mouvements LGBT, ont permis des avancées au Royaume-Uni. 

Même si le gouvernement aura été le plus fort dans cette histoire.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

07|07 ➤ BOUCHES-DU-RHÔNE ➤ Plongée dans un lieu clandestin peuplé de transgenres...

18/03 ▒ PARIS ▒ Agression homophobe dans un bar...