30|06 ~ JUSTICE ~ Peine historiquement lourde pour le terroriste...

Hier soir, dans les travées de la salle d'audience, les larmes sont sorties d’un coup.

Signe du trop-plein accumulé ces neuf derniers mois et ces dernières heures. 

L’attente, la foule, la forte présence médiatique, le poids de l’enjeu judiciaire et l’énoncé tardif des peines, auront eu raison de la sérénité des parties civiles et de certains accusés. 

Des larmes qui signent aussi l’immense soulagement ressenti à l’issue de ces 149 journées d’audience du procès des attentats du 13-Novembre.

"On va enfin pouvoir tourner cette page" lance David Fritz-Goeppinger, otage rescapé du "Bataclan". 

À l’image de ce procès, cette ultime journée se sera étirée dans le temps. 

Attendue pour 17 heures, la décision de la cour d’assises a finalement été rendue peu après 20 heures.

Devant une salle comble. 

En cinquante minutes, le président a scellé le sort des quatorze accusés qui comparaissaient depuis le mois de septembre et des six hommes jugés en leur absence et présumés morts en Irak ou en Syrie.

Soucieux d’écourter cette dernière audience, le président indique d’emblée vouloir "épargner la lecture exhaustive des 120 pages de décisions rédigées au fil de trois journées de délibéré. 

Tous reconnus coupables, les quatorze accusés ont écopé de peines contrastées. 

Le visage fermé, Salah Abdeslam, unique survivant des commandos terroristes, a été condamné à la peine la plus lourde prévue par le Code pénal. 

Condamnation de prison à perpétuité incompressible.

Autant dire à vie.

Comme lui, cinq des six accusés, jugés en leur absence, ont été condamnés à cette peine maximale.

Perpétuité également pour Mohamed Abrini, qui a également participé aux attaques de Bruxelles.

À la différence de Salah Abdeslam, il bénéficie d’une période de sûreté de 22 ans. 

Pour l’ensemble des autres accusés, les peines sont plus faibles que celles réclamées par l’accusation.

Hamza Attou, Ali Oulkadi et Abdellah Chouaa, qui comparaissaient libres, ne retourneront pas en prison. 

Les trois hommes sont condamnés à quatre et cinq ans de prison, assortis de sursis.

Peines qu'ils ont déjà purgées en préventive.

Farid Kharkhach a écopé de la plus petite peine : deux ans de prison. 

Détenu depuis déjà cinq ans et demi, il ne retournera pas en prison.

Selon la cour, il a bien fourni des faux papiers à la cellule djihadiste, mais "aucun élément ne prouve qu’il savait à quoi ils serviraient". 

La qualification terroriste n’a pas été retenue. 

Pour d’autres, le verdict a été bien plus lourd. 

Osama Krayem, Sofien Ayari et Mohamed Bakkali ont été condamnés à trente ans de prison. 

Tous ont participé, de près ou de loin, aux attantats perpétrés en France.

"Dans l’ensemble, il y a pas mal de surprises. C’était un procès historique avec une grosse charge émotionnelle. Ça a été dix mois éprouvants, en dents de scie. On est content d’arriver au bout. Mais, il est évident que beaucoup payent pour les autres. Certains ont servi de symbole et payent pour les morts" a réagi un des avocats de la défense.

En revanche, après avoir longuement échangé avec Salah Abdeslam, ses avocats n’ont pas réagi à la peine rarissime visant leur client. 

Avant de quitter la salle, le président du tribunal a rappelé que les accusés disposent de dix jours pour faire appel de ces condamnations.

Une perspective difficile à imaginer pour un grand nombre de victimes.

Thomas, rescapé du Bataclan, ne veut pas entendre parler.

"Je me sens libéré. J’avais tellement hâte que ça se termine".

C’est désormais chose faite. 

Ce procès historique est clos.

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