15/09 ▒ MONDE ▒ Quand la victoire des politiques s'appuie sur le rejet des LGBT...

C'est une tendance mondiale.

Dans la plupart des pays, des politiciens cherchent à accroître leur capital politique en diabolisant les LGBT.

En 2024, plus de 1,5 milliard de votes ont été exprimés dans au moins 89 pays, à l'occasion de différentes élections.

Dans 85% de ces pays, "Outright International", qui a mené une étude sur le sujet, montre que des candidats ont déployé des discours hostiles aux minorités sexuelles et de genre.

Notamment, en fustigeant idéologie du genre et wokisme.

D'autres ont défini les LGBT comme des "agents étrangers".

Enfin, d'autres les accusent de tous les maux pour pour justifier l’échec de leurs politiques.

"Ces résultats constituent un réquisitoire glaçant sur l’état de la démocratie mondiale. La rhétorique anti-LGBT n’est plus marginale. Elle est devenue un outil central du manuel autoritaire contemporain. Quand des politiciens attaquent leurs propres citoyens pour accéder au pouvoir, c’est la démocratie elle-même qui vacille" analysent les responsables de l'étude.

"Dans un contexte de montée de l’extrême droite autoritaire, les communautés LGBT et d’autres groupes marginalisés ont été parmi les premières victimes de ces attaques antidémocratiques en 2024".

Les cinq plus grandes démocraties de la planète sont concernées : l’Inde, l’Union Européenne, les États-Unis, l’Indonésie et le Brésil.

Aux États-Unis, la campagne de Donald Trump a systématiquement attaqué les transgenres.

Certains démocrates n'ont pas fait mieux en imputant la défaite de Kamala Harris à son soutien de la communauté LGBT.

Au Royaume-Uni, "Reform U.K.", parti d’extrême droite, a promis d’interdire "l’idéologie transgenre dans les écoles primaires et secondaires".

Au Canada, un chef de parti ultra a promis que sa "première mesure sera d’empêcher les élèves trans d’utiliser les installations correspondant à leur identité de genre".

Les conservateurs du Nouveau-Brunswick ont fait campagne sur l'interdiction des prénoms et pronoms choisis dans les écoles.

Toutefois, malgré ces assauts d'homophobie, l’étude relève une autre tendance.

La résilience et la mobilisation croissantes des communautés LGBT.

Dans plusieurs pays du monde, des LGBT ont affirmé leur place dans l’espace public, résisté aux offensives anti-droits et manifesté leur solidarité avec d’autres groupes marginalisés.

Au Bangladesh, la communauté LGBT a joué un rôle crucial dans la "Révolution de juillet", soulèvement étudiant de masse qui a mené à la chute de la première ministre en poste depuis des décennies. 

En Turquie, des militants ont continué d’organiser des "Marches des Fiertés" malgré les interdictions officielles et la répression policière.

"Les communautés queer se sont mobilisées, non seulement pour leurs propres droits, mais aussi en solidarité avec l’ensemble des groupes marginalisés, en comprenant que leur destin est indissociable de la santé même de la démocratie" conclut l'étude.

Commentaires