04/09 ▒ POLITIQUE ▒ "Drôle d’idée de demander la confiance avant de discuter".

En cette période politique troublée, Nicolas Sarkozy donne son avis.

Dans un entretien accordé au "Figaro", il plaide pour une dissolution de l’Assemblée nationale.

"Celà constitue l’unique solution à l’actuelle crise politique".

D'autre part, l’ancien président appelle les élus LR à ne pas voter la confiance à François Bayrou.

Contrairement à Bruno Retailleau, chef de file du parti.

"La désastreuse dissolution de l’année dernière a agi comme une bombe à fragmentation. Après de longs mois d’instabilité, nous sommes aujourd’hui dans l’un des derniers soubresauts de cette funeste décision. J’ai eu l’occasion de le dire au président de la République, cet été. Je suis persuadé qu’il n’y aura pas d’autre solution que la dissolution. Il serait curieux d’avoir choisi de dissoudre hier, quand rien ne l’exigeait, et de s’y refuser aujourd’hui, quand la décision s’impose !" explique Nicolas Sarkozy.

"Le vote de confiance, sollicité le 8 septembre par le premier ministre, serait un suicide politique".

Et l'ancien président de poursuivre.

"Quelle drôle d’idée que de demander la confiance aux formations politiques avant même de discuter avec elles ! Le chemin raisonnable eût été d’essayer de trouver un compromis sur le budget, puis d’officialiser ce compromis par un vote de confiance. Là, nous avons la certitude d’un échec qui va faire perdre une nouvelle fois du temps à la France. Il n’y a donc rien de rationnel et rien d’utile dans cette méthode. Quand la situation est complexe et éruptive, il faut faire preuve de sang-froid et de rationalité. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux ont fait gravement défaut".

Concernant l’attitude qu’adoptera Emmanuel Macron après le 8 septembre, Nicolas Sarkozy à sa petite idée.

"Connaissant son inclination naturelle à gagner du temps et sa volonté de toujours vouloir faire entrer le pied droit dans la chaussure gauche, j’imagine qu’il va tenter une nouvelle fois de trouver un Premier ministre. Je crains que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Ce n’est plus une question de personnes, mais de stratégie politique. Cela ne peut pas fonctionner".

En ce qui concerne la vote de la confiance, il craint que ce soit "un risque que les Français le comprennent comme un blanc-seing".

"Je comprends bien sûr la position de Bruno Retailleau, qui est un homme que j’apprécie et que je soutiens. Sans doute que, dans sa position de ministre, il lui est difficile de faire autrement. Mais, si l’on se dirige, comme je le crois, vers des élections législatives dans quelques semaines, comment Les Républicains pourront-ils faire campagne sans être assimilés à un gouvernement auquel ils auront voté la confiance ?".

Interrogé sur les appels à la démission d’Emmanuel Macron, l'ancien président l'exclut fermement.

"Il ne faut pas mettre sur le même plan un Premier ministre nommé et un président élu par les Français. Emmanuel Macron doit pouvoir aller au bout du mandat que lui ont confié les Français. C’est la République. Elle a des règles. Il convient de les respecter".

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