26/08 ▒ SANTÉ ▒ Les associations LGBT saluent la suppression des données...

Il se dit fier d'avoir été "le premier homosexuel à donner son sang à Nice en 2022".

Et il continue de le faire régulièrement.

"Je le fais deux fois par an et j’alterne parfois avec un don de plaquettes ou de plasma" explique Erwann Le Hô

Un acte citoyen dont ce quadragénaire a longtemps été privé en raison de son orientation sexuelle. 

Au début des années 2000, alors qu’il est étudiant à Rennes, le coordinateur du "Centre LGBT Côte d’Azur" découvre qu’il ne peut pas donner son sang.

"Le médecin m’avait répondu ça sèchement et m’avait dit que ça ne servait à rien de me rendre dans un autre centre de l’Établissement Français du Sang car ils avaient désormais mon nom et que je ne pourrai plus donner ailleurs. J’avais trouvé ça d’une violence hallucinante à l’époque et j’avais passé mon après-midi à pleurer. Je pense d’ailleurs que cela a été un élément qui m’a poussé à devenir militant".

Depuis 1983, le don du sang était en effet interdit aux homosexuels.

D'ici à fin septembre, le "fichage" des homosexuels sera prohibé.

Président de "TOUS.TES", association LGBT, Romain François salue "une victoire historique pour le droit à la vie privée et à la dignité de milliers d’hommes homosexuels et bisexuels".

Il rappelle que "la discrimination qui a eu lieu pendant des années a fragilisé la confiance des personnes LGBT envers les institutions médicales".

Présidente de "SOS Homophobie", Julia Torlet se félicite aussi de "la fin d’une discrimination".

"À cause de ce fichage, certains homosexuels n’allaient pas donner leur sang par peur d’être stigmatisés ou de subir des remarques déplacées ou traumatisantes. La suppression de ces données va donc permettre une meilleure participation de ces personnes à la contribution générale et on ne peut donc que s’en réjouir".

Erwann Le Hô se réjouit également de la suppression de ce fichier.

"La question du fichage des homosexuels est encore très traumatique chez nous et évoque les heures les plus sombres".

Toutefois, Romain François évoque "une victoire en demi-teinte".

Son association réclame une communication officielle de l’EFS sur la suppression de ces données.

De son côté, Julia Torlet s’interroge sur ce qu’il est advenu des données des femmes lesbiennes qui étaient fichées jusqu’en 2002 et sur le fait que les hommes transgenres le soient toujours.

"Les avancées sont positives, mais il reste encore ces deux points de vigilance" conclut-elle.

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