10/07 ▒ MONDE ▒ L'ONU prolonge le mandat de l'expert LGBT...

Dans un climat mondial où les droits LGBT sont de plus en plus contestés, le "Conseil des Droits de l’Homme" de l'ONU a décidé de prolonger de trois ans le mandat de l’Expert indépendant chargé de la protection contre la violence et la discrimination liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.

La résolution a été adoptée par 29 voix contre 15.

Créé en 2016, ce mandat permet à Graeme Reid de documenter les violences subies par les LGBT, de mener des visites dans les pays et de publier des rapports. 

Depuis sa mise en place, il a émis 17 rapports officiels et a mené près de 170 interventions auprès de gouvernements pour dénoncer des violations.

"Ce vote est un signal fort. La communauté internationale refuse d’abandonner celles et ceux qui vivent dans la peur et la violence à cause de qui ils sont" a réagi Julia Ehrt, directrice exécutive de "ILGA World", fédération LGBT.

Toutefois, la reconduction du mandat a suscité l’opposition de quinze États jugeant que "la défense des droits LGBT est contraire à leurs valeurs culturelles ou religieuses".

Douze amendements, visant à édulcorer la résolution, ont été rejetés de justesse.

Pour la première fois, le Conseil a également condamné explicitement les lois criminalisant les relations homosexuelles et les identités de genre.

Il a exhorté les États à les abroger. 

Une "avancée historique", alors qu’au moins sept pays dans le monde prévoient encore la peine de mort pour les homosexuels.

Suite à cette reconduction, "Human Rights Watch" a rappelé que, "dans de nombreuses régions, les LGBT restent victimes d’arrestations arbitraires, de violences, voire de meurtres, et subissent des discriminations dans l’emploi, le logement ou la santé".

"Le mandat est essentiel pour aider les États à respecter leurs obligations et protéger la dignité de toutes et tous" a réagi Graeme Reid.

Ceci dit, malgré cette décision, les associations LGBT restent vigilantes.

"Ce nouveau mandat est une chance, mais il faut que les États coopèrent vraiment pour que les droits humains deviennent une réalité pour toutes et tous" conclut HRW.