06/05 ▒ CINÉMA ▒ Comment vivre le "rêve américain" quand on est homosexuel...

Au milieu des années, sous le soleil de Californie, aux États-Unis, tout semble possible. 

Mais, pas pour tout le monde. 

"Les Indomptés" montre une autre image du rêve américain en en reprenant les codes. 

Avec son film, Daniel Minahan met en scène la nouvelle génération d’acteurs que Hollywood s’arrache.

Adapté du roman, "Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents" de Shannon Pufahl, le film raconte l’histoire d’un couple bouleversé par l’arrivée du frère de ce dernier, le ténébreux Julius.

Alors que les jeunes mariés quittent le Kansas à la recherche d’une vie meilleure à San Diego, Julius décide de partir à Las Vegas.

Sous son apparence réservée, la jeune femme rêve de liberté et n’adhère pas vraiment au plan de vie rangée de son mari. 

Après sa première rencontre avec Julius, aux allures de coup de foudre, il se révèle une autre vérité.

Là, "Les Indomptés" change de direction. 

Sans se l’avouer, Muriel et Julius ont un point commun.

Elle est attirée par les femmes, il est attiré par les hommes.

Dans les années 50, l’homosexualité était considérée comme un crime aux États-Unis. 

Des lieux de rencontre existaient déjà, mais ils étaient clandestins et sujets aux raids de la police. 

Les histoires parallèles de Muriel et Julius sont deux facettes du même sujet.

Comment vivre heureux en cachant qui l’on est ?

Muriel est prudente.

Elle en est encore au stade de découverte de son désir pour les femmes.

Julius vit pleinement son homosexualité, même s’il est forcé de se montrer discret.

"Ce film est une relecture du rêve américain" explique Daniel Minahan.

"On raconte une histoire qui parle de la famille, du foyer, du désir, des ambitions et de l’identité sexuelle en la situant à la marge de l’Amérique profonde, dans les casinos, les circuits hippiques, les lieux de drague et les bars gays".

Même Julius profite du rêve américain en trouvant du travail dans un casino. 

Mais, ce rêve est vite contrasté par son impossibilité de vivre son amour au grand jour.

"Les Indomptés" est avant tout un film d’amour, magnifiquement porté par des acteurs doués.

Jacob Elordi, révélé dans la série, "Euphoria", montre qu’il sait jouer des personnages plus sensibles. 

Daisy Edgar-Jones et Will Poulter forment un couple magnétique et déchirant.

Tous forment une fresque des États-Unis de l’époque, mais aussi d’aujourd’hui : multiculturels, pleins d’opportunités, mais aussi de tabous. 

Un faux "rêve américain" teinté de discriminations.

Ce qui est toujours d’actualité pour beaucoup.

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