25/04 ▒ TÉLÉVISION ▒ Une émission pas si cool que çà ?
Chaque soir, tout semble aller bien pour "C à vous" sur France 5.
Pourtant, depuis plusieurs semaines, l’envers du décor semble moins glorieux.
Il est pointé du doigt après plusieurs plaintes de membres de l’équipe.
Hier, une enquête publiée par "Marianne" a relancé la suspicion sur des coulisses pas très reluisantes.
Le journaliste les décrit comme "pas si cool, loin de l’ambiance décontractée visible à l’écran".
Dans son article, il s’appuie sur les témoignages de "plusieurs salariés à tous les échelons" qui travaillent pour "Troisième Oeil Productions".
Cette société, créée par Pierre-Antoine Capton, est dirigée notamment par Mohamed Bouhafsi, également chroniqueur dans l'émission.
Des confidences recueillies sous couvert d’anonymat car les personnes qui témoignent craignent des représailles dans ce "petit milieu précaire dans lequel on peut vite se retrouver sans taf".
Les collaborateurs témoignent de leur mal-être grandissant et d’un climat de souffrance au travail.
Le 6 janvier 2023, une cheffe d’édition est convoquée par la direction après "une rentrée chaotique, marquée par plusieurs dysfonctionnements".
La réunion terminée, "elle fond en larmes devant ses collègues", car elle vient d’être licenciée.
"À partir de ce moment-là, un climat de peur s’est installé" explique le journaliste de "Marianne", qui cite une cadre du groupe.
Un autre incident se déroule en mai 2024.
Un programmateur, "maltraité tout au long de son contrat", se fait "hurler dessus devant toute la rédaction" par une productrice.
Il n’a d’autres choix que de se mettre en arrêt maladie.
Selon ses mots, il était devenu "un affreux zombie qu’il ne reconnaissait plus dans le miroir chaque matin".
"Je n’étais pas venu pour souffrir et je pars avant qu’il ne soit trop tard".
L’article pointe également la souffrance de certains journalistes, qui "se retrouvent parfois en pleurs après l’émission".
Des salariés se disent victimes de "remarques déplacées" et de "mépris répété" face à une "bienveillance" inexistante.
L’animatrice est aussi mise en cause.
"Tout est rapport de domination. Babeth peut être très brutale et humiliante en public" explique une ancienne assistante à propos d’Anne-Élisabeth Lemoine.
"Alors que ce n’était pas le cas avant, la relation avec ses équipes s’est dégradée. Elle a peur de se faire remplacer" déclare une autre.
Enfin, Pierre-Antoine Capton, producteur de l'émission, n’est pas épargné.
Une ancienne journaliste l'accuse d’avoir "inventé la production low-cost avec des économies à tous les niveaux".
"Les salariés tirent la langue mais, tant que ça tient, on ne change rien" abonde un ex-technicien de "C à vous".
Face à la gravité de la situation, "Alterhego", cabinet de conseil en Ressources Humaines, a été mandaté pour "analyser les situations de travail".
De son côté, Mohamed Bouhafsi, visé des critiques, a tenté de désamorcer la polémique en février dernier.
"Je n'ai pas envie de dialoguer avec les rumeurs. C'est infondé pour moi. Mais, ce n’est pas grave, c’est la vie. C’est la rançon du succès".
Et de reconnaître que "le rythme d’une quotidienne est très dur. C’est parfois très compliqué de toujours avoir la même ambition. Mais, des documentalistes, aux fichistes, aux journalistes, j’estime qu’on a la meilleure rédaction de France, parce que ce sont des gens qui sont motivés et qui se battent chaque jour. Il n’y a pas de malaise".
L'enquête de "Marianne" semble démontrer le contraire.
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