31/01 ▒ JUSTICE ▒ Condamné pour harcèlement sur son employé homosexuel...

Des mains sur les fesses, des mains sur le sexe, par-dessus les vêtements, pendant le travail. 

Ce sont les agressions qu’a dénoncées le serveur d’un restaurant, situé au Mans, dans la Sarthe, le 4 octobre 2023.

Il explique alors que, pendant plusieurs mois, son patron s’est livré à ces agressions sous prétexte qu’il est homosexuel. 

Le plaignant ajoute que le patron, rigolard, lui enfonçait un doigt entre les fesses et l'humiliait devant les clients. 

Il lui avait plusieurs fois demandé d’arrêter.

En vain.

Hier, l’employeur était jugé par le tribunal correctionnel du Mans.

Il a réfuté les accusations. 

"Je ne l’aurais même pas touché avec un bâton" s’est-il défendu.

Face aux juges, il persiste et signe.

"Moi, je suis hétérosexuel. Mon ancien salarié, c’est un schizophrène".

L’homme reconnaît toutefois des contacts fortuits.

"Derrière le bar, l’espace était étroit".

Âgé de 48 ans, le patron du restaurant, aujourd’hui fermé, dénigre alors son ex-employé.

"C’était le genre de gars à se déguiser en fille la nuit. Il avait encore du mascara en arrivant au travail ! Chacun fait ce qu’il veut, tant que ça ne se voit pas. J’étais gêné pour les clients".

Malgré ces propos, deux autres salariés ont confirmé les accusations. 

"Le patron s’en prenait à notre collègue quand il était ivre. C’est-à-dire tout le temps".

"Il n’est pas méchant, comme il dit. Mais humiliant, oui. Jusque devant nous, tout en croyant se dédouaner" a déploré la procureure de la République. 

"Pour ces agressions, doublées d’une atteinte à la liberté fondamentale, je requiers dix-huit mois de prison avec sursis".

Finalement, le restaurateur sera condamné à dix mois de prison avec sursis. 

Il devra verser 1 000 euros de dommages et intérêts à la victime.

Enfin, il devra effectuer, à ses frais, un stage de sensibilisation aux violences sexuelles et sexistes.