24/10 ▒ CULTURE ▒ Début de rebellion contre l'Intelligence Artificielle ?

L'intelligence artificielle menace-t-elle l'intelligence créative humaine ? 

C'est ce que craignent plusieurs milliers d'artistes anglo-saxons signataires d'une tribune en ligne.

Ils dénoncent "la menace majeure et injuste de l'exploitation des œuvres par cette technologie".

"L'utilisation, sans licence, d'œuvres créatives pour l'apprentissage de l'IA générative constitue une menace majeure et injuste pour les moyens de subsistance des personnes à l'origine de ces œuvres et ne doit pas être autorisée" explique la pétition lancée Ed Newton-Rex, compositeur britannique.

13 500 artistes ou entreprises ont signé le texte.

Parmi eux, on trouve Björn Ulvaeus, ex-membre d'ABBA, Julianne Moore, Thom Yorke, chanteur de Radiohead, ou Max Richter, compositeur.

Parmi les entreprises, on trouve "HarperCollins", "American Federation of Musicians" ou encore "Universal Music Group".

Aux États-Unis, la grève des acteurs menée en 2023 portait notamment sur la protection des comédiens vis-à-vis de l'IA.

De plus en plus de projets de films sont prévus avec l'aide d'avatars numériques.

Ed Newton-Rex, inititeur de la tribune, a lui-même travaillé dans une entreprise d'intelligence artificielle, avant d'en claquer la porte en 2023.

Il s'indignait de voir son employeur utiliser des contenus protégés par les droits d'auteur pour "nourrir ses modèles d'intelligence artificielle".

"Les entreprises d'IA générative ont besoin de trois ressources clés pour construire des modèles d'IA : les personnes, le calcul et les données. Elles dépensent des sommes considérables pour les deux premières" explique Ed Newton-Rex.

"Lorsque les entreprises d'IA appellent cela des données d'entraînement, elles les déshumanisent. Ce dont nous parlons, c'est du travail des gens, de leur écriture, de leur art, de leur musique".

Cette tribune survient dans un contexte de défiance accrue du monde de la culture envers l'IA. 

Au Royaume-Uni, "Google" a demandé l'assouplissement des restrictions qui autorisent la copie d'œuvres protégées par des droits d'auteur à des fins non commerciales.

Un porte-parole du gouvernement a déclaré que "des réunions ont été organisées avec des entreprises d'intelligence artificielle et des industries créatives au sujet des droits d'auteur".

Selon lui, "il s'agit d'un sujet qui nécessite un engagement réfléchi. Dans ce cadre, nous sommes déterminés à entendre un large éventail de points de vue, afin de contribuer à éclairer notre approche".