30/09 ▒ PYRÉNÉES-ATLANTIQUES ▒ Fêter et revendiquer, car c'est encore nécessaire...

La 3ème "Marche des Fiertés" de Pau s’est déroulée samedi.

Le but était de mettre en lumière les progrès réalisés ces dernières années pour les droits LGBT, mais aussi les freins qui persistent.

"On est les lesbiennes du village. Tout le monde nous connaît. On a été très bien accueillies et on ne nous traite pas différemment".

Jennifer et Laurette font partie du cortège, qui a rassemblé 1 200 personnes.

Parmi ceux qui défilent, beaucoup n’ont pas connu de discrimination directe et saluent les avancées sociétales.

Mais, par des gestes d’autocensure, par une parole pas totalement libre, les LGBT n’ont pas tout à fait le même vécu que les hétérosexuels en 2024.

Il y a ceux qui assument : au travail, dans la rue, en famille. 

Il y a ceux qui ont une prudence intériorisée.

"Avant le mariage pour tous, je disais que j’avais un mari" explique Laurette. 

"Désormais, je corrige quand on me demande, mais je n’aborde pas le sujet. Depuis cette loi, on a le droit d’exister. On se sent comme tout le monde. J’ai vécu au Maroc et là, c’était vraiment caché" ajoute Jennifer.

"On fait famille toute l’année, pas seulement aujourd’hui" explique une autre participante.

"On fait œuvre de pédagogie toute l’année en parlant de ce que cela signifie d’être une famille homoparentale. Nous n’avons jamais rencontré aucun problème. Ni avec les enseignants, ni au centre aéré, ni les enfants entre eux".

De son côté, Charli pointe des "violences médicales chez certains praticiens". 

Il a terminé sa transition de femme à homme. 

Et il se retrouve confronté à des problèmes de prise en charge chez des gynécologues.

"Il faut se battre contre plein de petits a priori. Les médecins ne veulent pas prendre de risque et donc, c’est nous qui en prenons" ajoute le jeune homme.

Au final, l’espace public reste un lieu sensible pour une majorité de personnes interrogées.

Nicolas, homosexuel de 34 ans, a "peur du regard des autres dans la rue".