16/09 ▒ ITALIE ▒ Une motion homophobe enflamme le débat...

Le 29 août dernier, la Commission Culture de la Chambre des députés a adopté une motion très controversée.

Cette dernière a été initiée par des membres de la Ligue, parti d'extrême droite dirigé par Matteo Salvini. 

Ce texte propose de "supprimer tout contenu lié aux personnes LGBT dans les écoles italiennes".

Aussitôt, cette proposition a été perçue par beaucoup comme un recul des droits et des libertés pour les jeunes LGBT.

La justification des partisans de cette motion repose sur le souhait de protéger la jeunesse italienne contre ce qu'ils considèrent comme une "idéologie dangereuse, qui sexualisera les enfants de manière prématurée".

En ligne de mire, "Erasmus DragTivism", programme éducatif artistique qui combine la culture drag et les valeurs d'inclusion pour sensibiliser les jeunes à la diversité.

Cette motion a suscité la colère de "Arcigay", association LGBT.

Selon ses représentants, "cette motion fait écho à des politiques répressives similaires mises en place en Russie et en Hongrie".

Marta Rohani, responsable des questions éducatives chez "Arcigay", a dénoncé "une attaque contre les principes de diversité et de respect mutuel, qui devraient être au cœur du système éducatif".

Elle a également fustigé "l’apparition de la théorie du genre dans le discours politique".

Ce concept, souvent utilisé par l'extrême-droite et certains mouvements religieux conservateurs, est brandi comme une menace pour la famille traditionnelle. 

Au sein de la classe politique, plusieurs figures de l'opposition ont condamné cette motion.

Cécilia D'Elia, membre du Parti Démocratique, a critiqué ce texte, "qui est une tentative sournoise de restreindre les droits civils, déguisée en mesure éducative".

Elle a insisté sur le fait que "l'éducation à la diversité et à l'inclusion est essentielle pour une société démocratique moderne. Les écoles doivent rester des lieux où l'on apprend à respecter les différences. Cette motion représente un danger pour les jeunes LGBT, qui risquent d'être privés d'une éducation leur permettant de comprendre et d'accepter leur identité".

Ce débat s'inscrit dans un contexte plus large de montée des violences homophobes en Italie. 

Ces derniers mois, plusieurs incidents tragiques ont eu lieu.

À Palerme, un jeune homosexuel s'est suicidé après avoir subi des pressions et des discriminations en raison de son orientation sexuelle. 

À Crémone, l'agression d'un couple homosexuels a également choqué l'opinion publique.

Il est à noter que le gouvernement actuel, dominé par des partis de droite et d'extrême-droite, adopte régulièrement une posture ambivalente sur les droits LGBT.