29/08 ▒ SEXUALITÉ ▒ Évolution du sexe à l'ère numérique...

Quarante ans après l’apparition du "Minitel rose", qui avait marqué l’entrée dans l’ère de la sexualité numérique, la France n’échappe pas au phénomène de transformation digitale de la sexualité.

Une étude sur le sujet vient d'être menée.

Elle met en lumière une société en quête de nouveaux repères sexuels, oscillant entre désir d’expérimentation, persistance des clivages de genre et craintes d’un impact négatif du numérique sur l’intimité. 

Elle montre que les Français ont une sexualité où cohabitent des pratiques traditionnelles et une intégration des nouvelles technologies.

Premier contstat : la place du sexe dans la vie des femmes est beaucoup moins grande qu’il y a une trentaine d’années.

51% accordent de l’importance à la sexualité.

Elles étaient 82% en 1996.

Chez les hommes, le sexe reste un enjeu majeur.

69% d'entre eux le considèrent comme importante dans leur vie.

Constat qu'au fil des années, rien ne change.

La sexualité reste centrale dans la construction de l’identité masculine.

Cete différence de  besoin de sexe s’observe aussi dans la perception de la libido dans le couple.

77% des hommes admettent qu’ils ont plus souvent envie de faire l’amour que leurs partenaires.

Dans le même temps, 80% des femmes soulignent que leurs partenaires ont plus souvent envie de faire l'amour qu'elles.

Ces besoins différents selon le sexe se retrouvent dans la masturbation.

36% des hommes se masturbent au moins une fois par semaine.

Contre 19% des femmes. 

13% des hommes affirment se masturber tous les jours.

Le chiffre tombe à 3% chez les femmes.

À l'heure où le devoir conjugal porte de plus en plus mal son nom, l’adéquation des attentes au sein des couples invite à repenser les discours sur la sexualité.

Le plaisir, souvent minime, que les femmes tirent de l’acte sexuel n’est sans doute pas étranger à ce différentiel de libido.

En effet, l'étude montre que seuls 27% des femmes déclarent avoir un orgasme systématique.

Les hommes sont 48%.

De nos jours, 10% des femmes affirment avoir rarement ou jamais un orgasme.

Ces différences liées à l’activité sexuelle se traduisent par un désir d’expérimentation sexuelle particulièrement développé chez les hommes.

45% d’entre eux expriment le désir d’essayer de nouvelles pratiques.

Un chiffre qui monte à 65% chez les 18-34 ans.

37% des femmes expriment ce désir.

Cette curiosité masculine se manifeste aussi dans le rapport aux jouets sexuels.

37% des personnes interrogées estiment que les sextoys améliorent la qualité de la remation sexuelle.

Qu'en-est-il du rapport numérique et sexualité ?

52% des personnes interrogées ont déjà regardé des contenus pornographiques gratuits. 

73% des hommes y ont recours, contre 34% des femmes.

L’enquête révèle également de nouvelles pratiques sexuelles numériques.

33% des Français ont déjà échangé des "sextos".

26% ont déjà reçu des "nudes".

15% ont déjà expérimenté les rapports sexuels par webcam. 

40% des personnes interrogées estiment que les nouvelles technologiques ont un impact positif sur leurs relations sexuelles.

Un chiffre qui monte à 51% chez les jeunes de 18-34 ans.

Ceci dit, les Français restent prudents face au numérique.

76% estiment qu'il favorise la diffusion de mauvaises informations sur la sexualité.

75% estiment qu’il freine les interactions sociales réelles.

Les jeunes ont une vision plus positive de ces outils.

Ils évoquent leur rôle dans les rencontres et l’éducation sexuelle.

Au final, la persistance de représentations genrées de la sexualité, où l’homme est plus souvent associé à une sexualité active et dominante, ne freine pas l’émergence de nouveaux fantasmes liés aux technologies.

En outre, la communication autour de la sexualité prend une place de plus en plus importante dans les couples.

56% des personnes interrogées considèrent que les discussions ouvertes sur la sexualité et les fantasmes sont importantes.

Aujourd'hui, 71% trouvent facile d’aborder le sujet au sein du couple.

Reste que, en 2024, les femmes sont plus mal à l'aise pour aborder tout ce qui touche à la sexualité.