26/06 ▒ POLITIQUE ▒ Les point essentiels du débat d'hier soir...

Hier soir, c’est dans un contexte tendu que trois représentants des trois principaux blocs politiques se sont affrontés lors d’un débat sur TF1.

Gabriel Attal, Premier ministre et représentant du camp présidentiel.

Jordan Bardella, président du Rassemblement national.

Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise et représentant du Nouveau Front populaire.

En introduction, Manuel Bompard a dit "refuser une France dans laquelle des personnes âgées sont obligées de retourner à Pôle emploi pour pouvoir vivre dignement".

Il a réaffirmé son souhait de "remettre en cause la réforme des retraites". 

Jordan Bardella s’est posé en potentiel Premier ministre du pouvoir d’achat".

Gabriel Attal a choisi d’évoquer l’école, "la mère des batailles, où il faut combattre les inégalités dans le respect des professeurs et avec la lutte contre le harcèlement".

Interrogé sur le fait qu’il ne propose plus, en priorité, la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, mais seulement celle de l’énergie, Jordan Bardella a expliqué ce choix par "la situation budgétaire aujourd’hui de quasi-faillite".

"Je souhaite revenir à la raison budgétaire. Et cet état d’esprit, avec lequel je souhaite aborder les questions économiques, m’amène à faire des priorités".

Dans la foulée, Manuel Bompard a défendu la proposition de "bloquer les prix de produits de première nécessité". 

Pour lui, "la différence avec la baisse de la TVA réside dans le fait que ce n’est pas au budget de l’État de venir alimenter des profits gigantesques qui ont été réalisés ces dernières années par les industriels de l’agroalimentaire, par les énergéticiens".

Il a appelé à ce que "ce blocage des prix, sur le modèle de celui appliqué à La Réunion sur 150 produits, soit appliqué immédiatement, dès le mois de juillet, pour que les Français retrouvent de l’oxygène".

Il a également rappelé sa volonté d’augmenter le smic à 1 600 euros net.

De son côté, Gabriel Attal a assuré qu’il est "Premier ministre et je n'ai pas envie de faire croire à la Lune".

Il a promis "un paquet pouvoir d’achat, dès cet été, avec deux axes. Gagner plus et dépenser moins, en revalorisant les retraites sur l’inflation, en libérant les augmentations de salaire et en baissant les factures d’électricité de 15 % dès l’hiver prochain. Tout cela est financé, sérieux et crédible".

Sur la réforme des retraites, il assurait qu'il n’abrogera pas la loi.

Il veut "agir sur l’emploi des seniors, en permettant à un senior au chômage, qui reprend un emploi moins bien rémunéré que l’emploi qu’il avait avant d’être au chômage, puisse cumuler son nouveau salaire avec son allocation chômage pour que ça lui fasse le même salaire qu’avant".

Jordan Bardella souhaite que, "dès l’automne, les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans puissent partir avec un temps de cotisation de 40 annuités et un âge de départ légal de 60 ans. Pour les autres, l’âge de départ sera de 62 ans et 42 annuités. Par exemple, quelqu’un qui a commencé à travailler à 24 ans partira après quarante-deux années de cotisations, c’est-à-dire 66 ans".

En ce qui le concerne, Manuel Bompard a rappelé le souhait du Nouveau Front populaire de revenir sur la réforme et de "ramener l’âge de départ à la retraite à 62 ans".

"Ensuite, avant 2027, une proposition de loi sera déposée pour ramener l’âge de départ à la retraite à 60 ans et quarante annuités de cotisation".

Il souhaite également "passer la retraite minimum au niveau du smic pour une carrière complète".

Rappelant la suppression de la taxe d’habitation et de la redevance audiovisuelle, Gabriel Attal assure avoir une "règle d’or : pas d’augmentation d’impôts pour les Français".

Pour Manuel Bompard, "92% des Français, c’est-à-dire tous ceux qui gagnent moins de 4 000 euros net par mois, paieront moins ou autant d’impôts qu’aujourd’hui. Il y aura davantage d’impôts pour les 8%, et en particulier pour le 1% des plus riches".

Jordan Bardella a assuré ne pas vouloir augmenter les impôts, mais n’a pas précisé comment il finançait ses mesures.

Il a répété son souhait de "faire établir un audit sur les comptes de l’État, qui ont été maquillés par les gens au pouvoir".

Côté environnement, Manuel Bompard voit dans la lutte contre le changement climatique "le défi du siècle".

"Qu’on fasse bien davantage pour lutter contre le réchauffement climatique. II faut faire bien davantage dans la rénovation thermique des logements".

"On a augmenté le budget de la transition écologique de 8 milliards d’euros !" a réagi Gabriel Attal. 

"Le changement climatique, c’est l’un des plus grands défis de notre génération. Ces dernières années, on a baissé les émissions de CO2 de 20% dans notre pays. C’est inédit, parce qu’on investit pour accompagner les Français".

Jordan Bardella a dénoncé l’interdiction, programmée à partir de 2035, de la vente de véhicules thermiques neufs, "alors que les plus modestes n’auront pas les moyens d’acheter de l’électrique".

Il entend "refaire de la France un paradis énergétique, avec le nucléaire".

"L’atome, c’est bon pour l’environnement parce que c’est décarboné. Et aussi pour la facture de nos entreprises".

Il a réaffirmé souhaiter "un moratoire sur tout nouveau chantier éolien".

"Si vous arrêtez les éoliennes, alors que la demande des Français va augmenter, la facture des Français va elle aussi augmenter" a réagi Gabriel Attal.

Sur l'immigration, Manuel Bompard s'est adressé à Jordan Bardella, dont une partie de la famille est italienne.

"Quand vos ancêtres personnels sont arrivés en France, je crois que vos ancêtres politiques disaient précisément la même chose que ce que vous dites aujourd’hui. Je trouve dramatique que vous, eurodéputé d’extrême droite, soit dans la peau de vos ancêtres politiques de l’époque, parce qu’ils disaient la même chose. Ils disaient que les Italiens ne pouvaient pas s’intégrer en France. Iils disaient que les Espagnols ne pouvaient pas s’intégrer".

Pour Manuel Bompard, "les immigrés, en France, ne coûtent pas de l’argent. Ils rapportent de l’argent sur les dix dernières années".

Gabriel Attal a évoqué deux jeunes femmes binationales qui lui ont dit s’être senties "humiliées" par la proposition de Jordan Bardella de réserver certains emplois stratégiques aux Français qui n’ont pas d’autre nationalité.

"Vous voulez mettre un Franco-Russe à la tête d’une centrale nucléaire ?" a rétorqué ce dernier.

Manuel Bompard estime que "la remise en cause de la loyauté des binationaux envers la France est tout simplement insupportableé.

Autre point abordé : la sécurité.

Gabriel Attal a rappelé avoir fait de "la question des mineurs délinquants ma priorité".

"Je veux aller plus loin en responsabilisant les parents. Il faut qu’on puisse beaucoup plus régulièrement reconnaître le manquement à une obligation parentale. Il faut permettre la comparution immédiate pour les mineurs pour qu’il puisse y avoir des sanctions immédiates, notamment en cas de récidive. Il faut une atténuation de l’excuse de minorité. Je propose des mesures qui vont permettre d’être beaucoup plus efficaces et d’avoir un principe clair : il faut des sanctions plus rapides et plus efficaces".

Pour Jordan Bardella, "il n’y a plus un seul Français, une seule Française, qui ne craignent pas pour leur sécurité dans l’espace public. Il faut un tournant sécuritaire et un tournant pénal. Je souhaitedes peines planchers et la suspension des allocations familiales aux parents de mineurs récidivistes. Il n’y a aucune raison pour que les Français qui bossent soient contraints de payer la solidarité nationale pour des parents qui sont totalement responsables".

Pour Manuel Bompard, "il faut changer de logique et rétablir ce qui a fonctionné : la police de proximité. À Marseille, où je suis député, ce qui a fonctionné contre les trafics, ce n’est pas la communication et les opérations place nette, mais plutôt les moyens supplémentaires donnés à la police judiciaire ou aux douaniers".

À propos de l'éducation, Manuel Bompard estime que "le problème de l’école, ce n’est pas l’abaya. Il faut l’application pleine et entière de la loi de 1905, renforcer les enseignements sur la laïcité et, dès la rentrée prochaine, garantir et assurer la gratuité réelle de l’école".

"Un enseignant sur deux s’autocensure sur les sujets qui touchent à la laïcité" a déclaré Jordan Bardella.

Il veut "un big bang de l’autorité à l’école". 

Il veut que "les téléphones portables soient bannis des établissements pendant les cours, y compris au lycée".

"Je souhaite poursuivre les expérimentations de l’uniforme".

Quant à Gabriel Attal, il vante le dédoublement des classes en zones d’éducation prioritaire.

Dans le domaine de la santé, il a défendu "l’augmentation du nombre de médecins formés, passés de 3 500 en 1998 à 8 000 en 2018 et 12 000 aujourd’hui. En attendant qu’ils soient tous formés, il faut déléguer certaines tâches à d’autres professionnels de santé pour libérer du temps médical. Il faut autoriser les pharmaciens à prescrire des antibiotiques.

Outre "un plan d’urgence pour l’hôpital", Manuel Bompard a mis en avant "la nécessité que tous les services publics essentiels soient à moins de trente minutes de son lieu de vie. Ce qui nécessite de réguler l’installation des médecins".

Pour Jordan Bardella, "les médecins et soignants doivent pouvoir continuer à travailler, y compris s’ils sont à la retraite, dans le cadre d’un plan de cumul emploi retraite, avec une exonération d’impôt sur le revenu, quand ils sont à la retraite. Il faut débureaucratiser la santé et redonner le pouvoir aux soignants".

Il veut "rapprocher la santé du terrain et en finir avec le système des Agences Régionales de Santé".

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