26/06 ▒ POLITIQUE ▒ "Le RN n’a pas changé ! La haine des personnes LGBT fait partie de ses racines".

Samedi, la "Marche des Fiertés" de Paris s’élancera de la porte de la Villette.

Pour la communauté LGBT, ce sera l’occasion de clamer ses revendications. 

Encore plus fort à la veille du premier tour d’élections législatives, qui font planer la crainte d’un retour en arrière, en cas de victoire du Rassemblement national.

C’est pourquoi soixante-dix associations signent une tribune pour "alerter sur le danger que représente l’hypothèse d’une arrivée au pouvoir du parti de Jordan Bardella".

"On lance un appel solennel à voter contre l’extrême droite et ses acolytes" explique Dominique Boren, coprésident de l’APGL, "Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens".

La tribune appelle à "la défense des droits des personnes LGBT et de leurs familles, des droits des femmes, de toute personne exposée à une situation de discrimination en raison d’un quelconque élément de son genre, identité, origine ou confession, de son état de santé ou de sa situation de handicap".

Les signataires font "le serment de dénoncer et résister à tout programme politique visant à mettre à bas et au pas les institutions républicaines et remettant en cause, en tout ou partie, les droits acquis par nos luttes".

Sans donner de consignes de vote, ils appellent "à se mobiliser face au danger des idées et du programme portés par l’extrême droite en votant pour les candidates et candidats qui partagent nos valeurs de liberté, d’égalité et d’inclusion dans notre pays et s’engagent à les défendre".

Cette tribune illustre une vive inquiétude.

"Nous signons toutes ensemble, car l’ensemble des associations est concerné par l’éventualité d’une victoire de l’extrême droite, dont les sympathisants passent leurs temps à nous insulter" explique Terrence Khatchadourian, secrétaire général de "Stop Homophobie". 

"Le RN n’a pas changé ! La haine des personnes LGBT fait partie de ses racines. C’est leur ADN".

Depuis le début de la campagne de ces élections législatives, le RN se montre discret sur les questions de société.

En 2022, Marine Le Pen promettait "un moratoire de trois ans sur les sujets sociétaux" si elle était élue.

"Officiellement, vous ne trouveriez rien à l’encontre des personnes LGBT. Mais, nous ne sommes pas dupes, car on connaît leurs positions antérieures" souligne Dominique Boren. 

"Marine Le Pen a voté contre toutes les évolutions ces dernières années. L’extrême droite s’oppose aux familles homoparentales et particulièrement à la GPA. Ce sont des sujets concrets. On voit ce qu’il se passe en Italie avec Giorgia Meloni, qui a déjà entamé des actions contre les familles homoparentales".

"Si la violence s’est aggravée dans la rue, elle est plus subtile, mais néanmoins réelle, au travail" ajoute Catherine Tripon, porte-parole de "L’Autre Cercle", association LGBT investie dans le monde du travail. 

"Le risque d’arrêt ou restrictions des acquis législatifs met en péril l’égalité des droits et les engagements des employeurs publics et privés, qui soutiennent l’inclusion des LGBT".

La crainte des associations réside aussi dans la libération de la parole homophobe et ses conséquences.

"On voit ce type d’appels à casser du pédé, ces paroles de haine et ces agressions, qui augmentent. Nous craignons une légitimation des propos et postures hostiles" alerte James Leperlier, président de "Inter-LGBT".

"Nous redoutons aussi que l’extrême droite, au pouvoir, revienne sur l’ensemble des progrès en matière de droits qu’on a obtenus ces dernières années. Il suffit de regarder les votes RN au parlement européen. Leurs députés s’y sont toujours opposés aux lois visant à protéger les personnes LGBT ou à leur garantir de nouveaux droits. Nous ferons toujours face à des idéologies qui sont hostiles à nos identités, nos orientations, nos vies et nos droits".

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