29/05 ▒ POLITIQUE ▒ Le Sénat approuve le texte sur la transition...
Hier, le Sénat a adopté une proposition de loi visant à encadrer les transitions de genre avant 18 ans.
Une initiative LR farouchement condamnée par la gauche et des associations.
De son côté, après un certain flottement, le gouvernement a fait part de son opposition au texte.
La proposition de loi a été par 180 voix contre 136.
Elle prévoit notamment l’interdiction pour les mineurs des traitements hormonaux et le contrôle strict des prescriptions de "bloqueurs de puberté".
Ces molécules permettent de suspendre le développement des caractères sexuels secondaires (poitrine, voix, pilosité) relevant du genre auquel l’enfant ne s’identifie pas.
"Il s’agit d’éviter aux mineurs en questionnement de genre de ne pas regretter des traitements médicaux ou de chirurgie de réassignation sexuelle suite à un mauvais diagnostic" explique le texte.
"Les vrais problèmes que vous avez, c’est que les personnes trans existent et que vous ne pouvez rien pour l’empêcher" a répondu Mélanie Vogel, sénatrice écologiste.
Le texte a été adopté grâce aux votes quasi unanimes de l’alliance LR-centristes, majoritaire au Sénat.
La gauche et le groupe macroniste s’y sont opposés.
Le groupe Indépendants, à majorité Horizons, n’a pas participé au vote.
Le texte va être transmis à l’Assemblée nationale, mais rien n’assure qu’il y sera examiné.
Les débats au Sénat ont été l’occasion pour le gouvernement de clarifier sa position sur le sujet.
Frédéric Valletoux, ministre de la Santé, a rejeté l’initiative LR en dénonçant "une approche totalement dogmatique, subjective, où les arguments médicaux et scientifiques ont peu d’importance".
"Nous ne donnerons pas notre voix à une démarche qui n’est qu’un prétexte pour donner crédit aux positions les plus radicales et les plus injustes et réactionnaires de notre assemblée" s’est indigné Xavier Iacovelli, sénateur Renaissance.
Face aux critiques, Bruno Retailleau, président des sénateurs LR, est monté au créneau.
"Il n’y a pas d’un côté le camp du bien et de l’autre côté le camp du mal. Il n’y a pas d’un côté des transphobes et de l’autre des personnes tout en humanité. Ce genre d’affirmation relève de l’insulte. On doit avoir un devoir de précaution et de prudence vis-à-vis des mineurs".
Rapporteur de la proposition de loi, Alain Milon, sénateur LR, a assuré qu’elle garantissait "l’équilibre entre le besoin de soulager les souffrances des patients et celui de limiter des recours à des interventions irréversibles".
La version du texte votée par le Sénat prévoit de permettre la prescription des "bloqueurs de puberté aux mineurs au sein de centres de référence pluridisciplinaires et seulement après un suivi médical d’une durée d’au moins deux ans".
Toutefois, la prescription aux mineurs d’hormones croisées serait interdite.
Tout comme la réalisation de "chirurgies de réassignation".
Avec une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende pour les médecins qui contreviendraient à ces règles.
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