19/04 ▒ FICTION ▒ La série fait un carton inattendu...

C'est ce qu'on appelle créer la surpise ! 

"Mon petit renne" a pris tout le monde de court. 

Sortie, en toute confidentialité, le 11 avril dernier sur "Netflix", la minisérie écrite et interprétée par Richard Gadd s'impose déjà dans le top 10 de treize pays. 

Mercredi, elle a même pris la deuxième place du podium des programmes les plus regardés en France. 

Cette histoire de harcèlement ne semblait pourtant pas faire partie des grands événements du mois.

Pourtant, force est de constater que "Mon petit renne" est un phénomène.

La série évoque la vie de Donny, serveur dans un pub de Londres.

Un jour, il pousse la porte d’un commissariat pour porter plainte contre Martha, quadra qui le harcèle depuis six mois.

Il est inquiet pour la santé mentale de cette femme, diplômée en droit et déjà condamnée pour harcèlement.

Devant le personnage de Martha, on ne peut s’empêcher de penser à Glenn Close dans "Liaison Fatale".

Seule nuance, "Mon petit renne" relate une histoire vraie. 

Au début de sa carrière, Richard Gadd a eu affaire à une harceleuse.

"Parfois, au fond du désespoir, l’inspiration surgit. J’étais harcelé depuis quatre ans par une femme dont seule la capacité à contourner la loi dépassait la capacité à me harceler" explique-t-il.

"Mon petit renne" explore donc les relations ambivalentes qui se tissent entre une victime et son agresseur. 

L’empathie cohabite avec l’effroi.

La série interroge le propre rôle du harcelé dans l’escalade de la violence. 

Aimait-il être l’objet d’une telle fascination ? 

Sa lâcheté a-t-elle permis au piège de se refermer sur lui ?

Pour comprendre les émotions désordonnées qui traversent Donny, la série revisite un autre traumatisme de son passé : les viols répétés et la relation d’emprise dont il a été victime à son arrivée à Londres.

Avec sa série, Richard Gadd parvient à donner un éclairage parfois bienveillant aux dérives de sa harceleuse. 

On finirait presque par l’aimer.