17/04 ▒ PAYS-BAS ▒ Un bar LGBT qui vous met à nu !

Dans un bar d'Amsterdam, six hommes s'agglutinent autour de la table de billard.

Rien d'exceptionnel.

Sauf que...

Tous sont entièrement nus.

Bienvenue au "Free Willie", bar destiné à la communauté LGBT.

"Free Willie" est considéré par ses clients et ses gérants comme un havre de paix dans une ville où la tolérance et l'amusement sont en déclin. 

Situé dans une belle maison au bord du canal, le décor intérieur est ouvertement phallique. 

Des boutons en forme de pénis jaillissent fièrement des murs pour suspendre chapeaux et vêtements. 

Le bar est éclairé par des néons en forme de pénis. 

Les clients les plus pudiques peuvent porter des sous-vêtements, "mais nous décourageons cela", explique Richard Keldoulis, propriétaire des lieux.

"Nous essayons de les mettre tous à poil ! Souvent, on voit que si tout le monde est nu, les un ou deux retardataires finissent par enlever leurs sous-vêtements aussi".

Le fait de se débarrasser de ses vêtements aiderait les gens à se débarrasser de leurs inhibitions. 

"Les gens sont définitivement plus ouverts et plus détendus... Je pense qu'il y a moins d'attitude". 

Les gérants de l'établissement estiment que "le fait de se déshabiller permet de faire tomber les barrières". 

"Il n'y a pas de honte corporelle et il est très confortable et acceptable d'être nus les uns avec les autres. Et il ne s'agit pas de sexe".

Toutefois, "Free Willie" propose des zones sombres et des sections latérales avec d'épais rideaux de velours rouge pour plus d'intimité.

"Pour moi, c'est plus une question de liberté que de sexualité" explique un client.

En outre, tous les clients présents saluent "un endroit sûr dans un contexte de montée de l'intolérance et même de la violence".

Pendant des décennies, les Pays-Bas ont été considérés comme un symbole de libéralisme et un havre de paix pour la communauté LGBT.

Mais, les temps ont changé. 

Rikkie Kolle, première femme transgenre à être élue Miss Pays-Bas l'année dernière, a reçu plusieurs menaces de mort. 

"Nous avons besoin d'espaces sûrs, parce que la plupart des lieux gays est désormais remplie d'hétérosexuels. Ce qui n'est pas un problème, mais pour beaucoup de personnes homosexuelles, ce n'est plus sûr" souligne un client.

Pour sa part, Richard Keldoulis raconte que "l'Amsterdam gay est méconnaissable par rapport à mon arrivée d'Australie il y a 30 ans". 

Il estime qu'il y avait alors plus de cent établissements gays, contre une vingtaine aujourd'hui. 

"Aujourd'hui, beaucoup de ces lieux ont disparu. Il est vraiment très important que nous ayons des endroits où nous pouvons nous réunir, où tout le personnel est gay ou homosexuel. Si vous allez dans des clubs ordinaires, il y a encore de la discrimination. Je pense donc qu'il est très important que nous ayons nos propres espaces. Un autre aspect d'Amsterdam, qui a changé au fil des décennies, est le durcissement de l'attitude à l'égard du sexe".

De fait, la maire d'Amsterdam souhaite déplacer le célèbre quartier "hot" de la ville du centre vers une zone spécialement construite à la périphérie. 

"Il est très, très difficile d'ouvrir quoi que ce soit à Amsterdam en rapport avec le sexe. Je pense que c'est vraiment dommage, parce que beaucoup de lieux homosexuels ont un élément sexuel. Sexe, drogues et rock and roll : ils ne veulent plus de cette image dans la ville. Pour moi, c'est une honte, car c'est la raison pour laquelle je suis venu ici. Et quoi de mieux qu'un bar comme le Free Willie pour défendre la tolérance et l'amusement" concluent les propriétaires et les habitués.

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