29/03 ▒ FOOTBALL ▒ Vives critiques sur la nouvelle campagne contre l'homophobie...

Cette semaine, "L'Équipe" a dévoilé le nouveau dispositif de la Ligue de Football Professionnel pour lutter contre les discriminations et le racisme, ce week-end, puis contre l'homophobie lors de la 34ème et dernière journée de Ligue 1.

Le numéro floqué aux couleurs de l'arc-en-ciel disparaît.

Il va céder sa place à deux badges.

Un premier avec le logo de la compétition aux couleurs arc-en-ciel.

Un deuxième, au fond noir, sur lequel est écrit "football homophobie" barré en rouge.

Immédiatement, "SOS Homophobie" s'est désolidarisé de cette initiative, considérant que "la LFP ne va pas assez loin".

De son côté, le "PanamBoyz & Girlz United" a critiqué cette nouvelle forme de lutte contre les discriminations.

"Ces dernières années, nous montions en régime, en passant des lacets aux couleurs arc-en-ciel, aux brassards des capitaines, puis aux numéros des joueurs sur les maillots ces trois dernières saisons. Nous sommes particulièrement choqués et heurtés de la manière dont le symbole de la lutte LGBT contre l'homophobie va être invisibilisé" explique Bertrand Lambert, président  de la structure.

"Ça donne l'impression de donner raison à ceux qui refusaient de porter le brassard arc-en-ciel".

Il estime qu'il fallait "persévérer et convaincre les joueurs réticents en faisant de la pédagogie".

En 2023, cinq joueurs ont refusé de porter les couleurs arc-en-ciel.

Ils avaient avancé des raisons culturelles ou religieuses. 

"On va passer de maillots avec des numéros très visibles à un tout petit logo sur une manche. Quand la LFP a présenté le nouveau maillot lors de différents ateliers, certains joueurs ont dit : il y a encore le symbole arc-en-ciel, ça me pose problème" souligne Bertrand Lambert.

Il parle de "recul dangereux".

"On se dirige vers une campagne qui ne fera pas de vague. Or, ce n'est pas en retirant les couleurs arc-en-ciel qu'on va donner l'impression que tout va mieux. C'est même le contraire. Être obligé de faire marche arrière démontre bien qu'il y a un problème central par rapport à l'homophobie. Ce problème est toujours loin d'être réglé".

Autre problème pour l'association LGBT : "la couleur principale de l'opération est le noir, elle n'a aucune symbolique dans notre combat". 

"On a donné satisfaction aux joueurs en mettant sur un même niveau les campagnes de lutte contre le racisme et contre l'homophobie. C'est une bonne chose en soi. Il n'y a pas à faire de hiérarchie entre les discriminations. Mais, à trop vouloir dupliquer les mêmes logos, couleurs, d'une campagne à une autre, alors que les ressorts symboliques des causes défendues sont si différents, nous avons perdu, côté LGBT, ce qui faisait la force de cette action".

En refusant de s'allier à cette démarche, le "PanamBoyz & Girlz United" et "SOS Homophobie" ne toucheront pas une partie des gains générés par la vente aux enchères des maillots de cette journée.