22/02 ▒ DÉCÈS ▒ Micheline Presle avait 101 ans.

Micheline Presle, doyenne du cinéma français, s’est éteinte hier.

Même si elle n'aura pas eu la carrière de Danielle Darrieux ou de Michèle Morgan, on se souviendra d'elle dans "Falbalas" de Jacques Becker, "Boule de suif" de Christian-Jaque ou encore "Le Diable au corps" de Claude Autant-Lara.

Ce qui lui a manqué, c'est une carrière internationale ou la rencontre avec un metteur en scène qui aurait fait d’elle son égérie.

Elle naviguera du cinéma à la télévision avec, entre autres, une série à succès, "Les Saintes chéries".

Née le 22 août 1922, à Paris, elle prend très tôt des cours de comédie.

Dès 1937, elle apparaît dans "La Fessée".

Elle n’a pas encore 18 ans que Georg Wilhelm Pabst lui confie un rôle important dans "Jeunes Filles en détresse".

Durant l’Occupation, Micheline Presle joue sous la direction de Marcel L’Herbier et Marc Allégret.

Contrairement à d'autres, elle refuse de tourner dans les productions de la "Continental", société mise en place par l’occupant.

Alors que les Alliés ont déjà débarqué, elle trouve son plus beau rôle dans "Falbalas", de Jacques Becker. 

Elle y incarne une jeune bourgeoise provinciale dont s’amourache un couturier parisien.

"Falbalas" sort après la Libération.

Presque en même temps que "Boule de suif" de Christian-Jaque.

En 1947, on lui reproche d’avoir porté atteinte au moral de la nation pour sa participation au "Diable au corps", film qui met en scène une passion entre une femme fiancée à un soldat mobilisé et un lycéen.

Le scandale provoqué par le film égale son succès.

En 1950, elle part pour les États-Unis.

À Hollywood, Micheline Presle travaille peu.

Déçue, elle revient en France.

Retour compliqué.

"On ne voulait plus de moi et ce n’est jamais reparti comme avant" dira-t-elle.

La "Nouvelle Vague" l'ignore.

Toutefois, elle sera La Reine rouge dans "Peau d’âne" de jacques Demy.

Entre temps elle devient une vraie star de la télévision.

"Les Saintes chéries", diffusée de 1965 à 1970, lui confère l'adoration des téléspectateurs.

Au début des années 80, elle tourne avec de jeunes réalisateurs.

Sans grand succès.

Finalement, on la verra dans les films de sa fille, Tonie Marshall, comme "Vénus Beauté Institut" ou "France Boutique".

"Tu veux ou tu veux pas", en 2014, fut sa dernière apparition au cinéma.