21/02 ▒ MONDE ▒ Quand l'isolement des LGBT est lié au numérique...

"La fracture numérique est un cercle vicieux pour la communauté LGBT dans le monde entier".

ILGA, association internationale de défense des LGBT, vient de publier un rapport sur les disparités en matière d'accès au numérique.

L'étude a été menée en Amérique, dans les Caraïbes, en Afrique, en Europe, en Asie et en Océanie.

Elle montre que les LGBT, qui ne disposent pas d'outils numériques adaptés pour se connecter à Internet, sont privés du soutien de la communauté en ligne.

"L'accès à une communauté est ce qui donne de la force à la plupart d'entre nous. Savoir que l'on n'est pas seul et que d'autres personnes travaillent à nos côtés est fondamental" souligne l'étude.

"La fracture numérique touche tout le monde. Mais, pour les personnes LGBT, le problème est encore amplifié, car elles font face à des obstacles bien spécifiques" explique Daniele Paletta, responsable de la communication chez ILGA.

Il explique qu'il s'agit d'un "cercle vicieux".

"Ceux qui n'ont pas accès à l'éducation ou qui abandonnent l'école, en raison de la discrimination, n'ont souvent pas les moyens d'accéder à Internet. Ils ont donc moins de possibilités d'accéder à l'enseignement supérieur ou à l'emploi. Ce qui les rend plus susceptibles de vivre dans la pauvreté".

Le rapport établit qu'aux États-Unis, 22% des LGBT vivent dans la pauvreté, contre 16% des hétérosexuels.

Cette situation est encore aggravée par l'ethnie, le sexe et d'autres facteurs identitaires.

Au-delà de l'accès aux outils informatiques, il mentionne l'importance de l'éducation numérique.

"C'est le degré d'aisance d'une personne dans l'utilisation d'Internet qui influe sur sa capacité à accomplir des tâches, telles que l'accès aux soins de santé, le vote, la participation à des événements en ligne, la communication sur les réseaux sociaux, etc...".

L'alphabétisation est un autre aspect majeur de l'accessibilité.

Exemple : au Bangladesh, 22% des femmes et 18% des hommes déclarent que les difficultés à lire et à écrire sont les principales raisons pour lesquelles ils ne possèdent pas de téléphone portable.

En Europe, une étude a récemment démontré que "la désinformation anti-LGBT est en hausse et incite souvent à la haine contre les minorités".

"Bien que certaines entreprises de réseaux sociaux modèrent leur contenu, elles peuvent être lentes à répondre aux rapports de harcèlement. Parfois, on a vraiment l'impression que ces entreprises ont créé quelque chose et qu'elles ne sont pas en mesure de le contrôler. Il est nécessaire que les gouvernements, les ONG et les entreprises technologiques collaborent pour comprendre ce qui peut vraiment fonctionner" analyse Daniele Paletta.

Selon les dernières statistiques, 15% de la population mondiale n'ont pas les moyens d'accéder à Internet.

Le problème touche majoritairement le continent africain.

Le contraste entre zones urbaines et rurales joue également.

En Afrique, 57% des populations urbaines sont connectées à Internet.

Contre 23% dans les zones rurales.

Pour résoudre toutes ces difficultés rencontrées par la communauté LGBT, le rapport préconise d'accroître la coopération entre les groupes de défense des droits, d'améliorer l'éducation numérique et de continuer à défendre les droits des LGBT dans les pays où ils sont toujours persécutés.