30/11 ➥ SOCIÉTÉ ➥ Tolérance et discrimination : le paradoxe français...

"C’est la première fois, en France, que l’on publie un tel rapport".

Louis Maurin, directeur de "l’Observatoire des Inégalités", se félicite de cette étude globale sur les discriminations en France.

Elle compile les données les plus récentes sur vingt-cinq critères de discrimination.

De l’orientation sexuelle au handicap, en passant par l’origine, le nom ou le sexe.

"On veut sortir des débats sans fin pour décrire des faits" lance Louis Maurin. 

Or, sur ces sujets, les idées reçues ont la vie dure. 

Les réseaux sociaux et les résultats électoraux pourraient laisser croire que le racisme est de plus en plus répandu en France. 

Le rapport relève qu’il recule, avec 60% des Français qui déclarent n’être "pas du tout racistes".

Soit deux fois qu’il y a vingt ans.

"À l’évidence, le succès croissant de l’extrême droite dans notre pays repose sur bien d’autres facteurs que le rejet de l’autre" souligne Louis Maurin.

Ceci dit, l’étude note une progression du nombre d’actes racistes, avec 12 500 crimes et délits à caractère raciste en 2022.

Ce constat se reproduit pour le sexisme ou l’homophobie.

"La société évolue vers plus de tolérance, mais les formes les plus violentes de discrimination et de rejet ne semblent pas diminuer" souligne le rapport.

Ce paradoxe pourrait s’expliquer par "notre sensibilité accrue à des faits autrefois passés sous silence".

En outre, le rapport démontre que les discriminations illicites persistent. 

Sur le front de l’emploi, où un candidat au nom français a deux fois plus de chances d’être rappelé par un employeur qu’un candidat au nom maghrébin. 

Même constat pour la recherche de logement, où un nom africain apparaît clairement comme une source de discrimination.

"La lutte contre ces discriminations évidentes doit être ferme pour que ces faits soient condamnés".

Preuve que cela fonctionne : la discrimination à l’embauche, pour les candidats qui résident dans un quartier défavorisé, a quasiment disparu.