29/09 ➥ SLOVAQUIE ➥ Les élections pourraient accentuer l'homophobie d'état...

Robert Fico, ancien Premier ministre et membre de "Smer-SD", parti de gauche, devrait remporter les élections législatives, qui se déroulent ce week-end.

D'où l'inquiétude de la communauté LGBT, qui dénonce ses fréquentes attaques verbales à l’encontre des homosexuels.

Un an après un double meurtre homophobe, cette reprise du pouvoir par Robert Fico accentuerait la montée du discours de haine, dans un pays où les homosexuels ne bénéficient que de très peu de droits.

Régulièrement, Robert Fico qualifie de "perversion", la possibilité pour les couples homosexuels de pouvoir adopter.

Sa dernière vidéo de campagne montre un homme, enveloppé dans un drapeau arc-en-ciel, qui se demande quelles toilettes choisir pendant une récréation à l’école.

"Pendant que mon adversaire se demande s’il est un garçon, une fille ou un hélicoptère, pour nous, l’idéologie du genre dans les écoles est inacceptable et le mariage est une union uniquement entre un homme et une femme" déclare Robert Fico, tout sourire devant la caméra.

"Je ne serai jamais favorable à ce que les homosexuels puissent se marier, comme c’est le cas dans d’autres pays".

Les partenariats homosexuels ne sont pas reconnus en Slovaquie.

Les couples ne sont donc pas légalement considérés comme liés.

La Slovaquie ne reconnaît pas non plus les mariages contractés à l’étranger.

Martin Macko, directeur exécutif de "Inakost", association LGBT, se dit préoccupé par cette rhétorique.

"Smer-SD a recours, non seulement à la propagation de la haine envers les LGBT, mais aussi à son programme, qui vise à interdire légalement de parler des LGBT dans les écoles. Nous nous attendons à ce qu’il se presse d’adopter des lois similaires à celles de Viktor Orban, en Hongrie, ou celles de Ron DeSantis, aux États-Unis".

Lors de ces élections, le parti" Slovaquie Progressiste" a une chance d’entrer à l'assemblée.

Il est le seul à promettre "l’extension du mariage à tous les couples".

Ceci dit, même si des partis libéraux ou progressistes entrent dans le nouveau gouvernement, il y a peu de chances que leurs promesses électorales se réalisent.

"Je ne m’attends à aucun changement, mais je veux et j’ai besoin de croire que le parti qui arrivera au pouvoir ne mettra pas les droits des LGBT à la poubelle" lance une militante.

Dans une récente enquête, 77% des LGBT estiment que le problème le plus grave est l’absence de reconnaissance juridique des partenariats homosexuels.

Dans le même temps, 63% des Slovaques rejettent toute égalité des droits pour les LGBT.