30|06 ➤ ESPAGNE ➤ Montée de l'extrême-droite, montée de l'homophobie...

Dans les rues de Chueca, le drapeau arc-en-ciel s’affiche partout.

Sur tous les murs et dans tous les commerces. 

Le quartier gay de Madrid s’apprête à donner le coup d’envoi de "Orgullo", une dizaine de jours de fête et de revendications de la communauté LGBT.

Sauf que...

Cette année, "Orgullo" se déroule dans une ambiance particulière, marquée par la campagne électorale, à trois semaines des élections générales espagnoles.

"L’extrême droite est en pleine progression. Ça m’inquiète" confie Juan.

"Pour Vox, on n’a pas notre place en Espagne. Regardez leurs pancartes" ajoute cet homosexuel de 38 ans.

En effet, pendant plusieurs semaines, à Madrid, sur une immense bâche publicitaire, on a pu voir les symboles du mouvement LGBT, mais aussi de la cause féministe, jetés dans une poubelle. 

Admirateur de Viktor Orban et de Jair Bolsonaro, Santiago Abascal, leader de "Vox", s’attaque régulièrement aux associations LGBT et n’a jamais caché son opposition au mariage homosexuel.

Dopée par ses bons résultats, lors des élections municipales et régionales du 28 mai dernier, l’extrême droite a fait son entrée dans plusieurs gouvernements locaux et régionaux.

En échange de son soutien, "Vox" a obtenu la suppression de certains Secrétariats régionaux à l’égalité homme/femme et aux droits LGBT.

Pour la première fois depuis de nombreuses années, des grandes villes espagnoles n’ont pas hissé le drapeau arc-en-ciel à l'occasion du "Mois de Fiertés".

Alex, homosexuel et habitant de Palma, alerte. 

"Ça commence par des symboles, mais on sait que ça ira plus loin. Le recul est déjà là. C’est vraiment préoccupant. Surtout ici, aux Iles Baléares, où la région est passée à droite".

L'absence de drapeaux arc-en-ciel a fait réagir Pedro Sanchez, chef du gouvernement.

Il s’est lancé dans une course contre la montre pour tenter d’arracher, contre tout pronostic, la victoire aux élections générales du 23 juillet prochain.

"À Valence, par exemple, la droite et l’extrême droite retirent ce symbole. Elles signifient aux membres du collectif LGBT que cet endroit n’est plus un lieu sûr pour eux. Retirer ce drapeau, c’est retirer des droits" a-t-il déclaré.

Loi phare du gouvernement de gauche, la possibilité de changer de sexe, dès 14 ans, sur simple déclaration administrative, pourrait disparaître si la droite l’emporte.

"Je suis très inquiète. On ne peut pas revenir en arrière comme ça" confie Ana, mère d’un garçon transgenre.

"Je travaillais sur l’élaboration d’un programme en faveur de la diversité sexuelle avec la mairie de Valence. Depuis que la droite est arrivée, ce programme est suspendu. On ne va pas se laisser faire".

Dans ce contexte, la Gay Pride, organisée à Madrid demain, risque de battre tous les records d'affluence.

Un million de personnes est attendu pour un défilé qui s’annonce plus revendicatif que jamais.

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