30|06 ➤ CORÉE DU SUD ➤ Quand la visibilité des drag-queens aide la communauté LGBT...

Hurricane Kimchi, drag-queen, porte bien son nom.

Tel un ouragan, elle secoue la scène nocturne de Séoul depuis une décennie.

Elle fait partie d'une communauté LGBT en plein essor, qui lutte pour ses droits, dans une Corée du Sud conservatrice.

À ce jour, le mariage homosexuel y est toujours interdit.

La pression sociale empêche beaucoup de faire leur coming-out.

La Gay Pride suscite l'opposition virulente de l'Église chrétienne.

Mais, le changement est en marche.

Lors de la première Gay Pride de Séoul, en 2000, il y cinquante participants. 

Demain, les organisateurs en attendent plus de 150 000.

"C'est vraiment bien de voir la Corée passer d'une communauté ou d'une scène inexistante à quelque chose de petit, mais significatif, étroit et bien connecté" se félicite Hurricane Kimchi.

"Si une forme de résistance paraît inévitable, la Corée du Sud doit s'habituer à nous voir partout" ajoute la militante LGBT.

Pourtant, cette année, la Gay Pride s'est vu refuser l'accès à la place centrale de Séoul pour y tenir son principal événement.

Une organisation chrétienne a eu gain de cause.

La mairie de de Séoul a officiellement invoqué un conflit de calendrier.

Sauf que...

Oh Se-hoon, maire conservateur, a récemment confié qu'il ne pouvait "personnellement pas approuver l'homosexualité".

Près d'un quart de la population sud-coréenne est chrétienne.

De nombreux évangélistes en profitent pour s'opposer aux droits LGBT.

Rares sont les hommes politiques qui osent les défier.

Pourtant, la K-pop a mis en avant toute une série de stars masculines soignées, maquillées et parées de bijoux.

Pourtant, l'industrie télévisuelle a mis en scène des personnages homosexuels dans des séries populaires.

"Cela ne reflète pas toujours la réalité" analyse Hurricane Kimchi.

"Les personnes LGTBQ, y compris les travestis, sont plus présentes à la télévision, dans les clips musicaux et dans certaines émissions, mais elles ne représentent qu'une infime partie de la production".

D'où la possibilité pour les drag-quens de secouer l'ordre établi en étant de plus en plus visibles.

"L'esthétique des drag-queens s'avère rentable, donc plus de gens s'y intéressent et en parlent comme d'une forme d'art, une sorte de performance" explique Tiago Canario, professeur de culture visuelle à l'Université.

"Mais, cela ne signifie pas que les marginaux, qui l'ont créée, sont mis en valeur".

Ce qui aident les drag-queens, ce sont les réseaux sociaux.

"Ils permettent de montrer aux jeunes, notamment dans les zones rurales, que des gens comme moi, des femmes transgenres, qui sont drag-queens, existent" souligne Serena, 37 ans.

Yang Sun-woo, un des organisateurs de la Gay Pride, se dit choqué du "refus de Séoul de réserver à la marche la place centrale de la capitale. Dans les démocraties, aucun festival queer n'a jamais été soumis à un tel niveau d'oppression".

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