31|05 ➤ CHER ➤ Quand l'extrême-droite fait la publicité des LGBT...

Le "Centre LGBT Berry" a décidé d'organiser une soirée ciné-débat, le 8 juin prochain, à Saint-Amand-Montrond.

"Tomboy" sera le film proposé.

Immédiatement, l'extrême-droite locale a dénoncé ce qu'elle considère comme "la promotion de l'idéologie LGBT". 

Finalement, à force de vouloir imposer ses positions, elle a fini par faire de la publicité à l'évènement qu'elle souhaitait faire annuler. 

Basé à Bourges, le groupuscule d'extrême-droite critique la diffusion du film.

De son côté, l'assocaition LGBT souhaite "rayonner dans tout le Berry".

"L'organisation d'un ciné-débat est l'occasion de prendre la température, voir comment les spectateurs réagissent, pour mieux évaluer les besoins sur place" explique-t-elle.

Selon Sarah Szymanski, une des organisatrices de al soirée, "Tomboy est une bonne entrée en matière".

Le film de Céline Sciamma raconte l'arrivée d'une famille dans une nouvelle ville. 

L'ainée des deux filles, âgée d'une dizaine d'années, en profite pour se faire passer pour un garçon.

Jusqu'à reproduire les schémas associés à la masculinité.

"C'est un film à hauteur d'enfant, qui se place à son échelle, tandis qu'il explore son identité. L'enfant ne dit jamais : Je suis un garçon, je veux faire une transition" explique la responsable.

Elle assure avoir diffusé le film plusieurs fois, à Bourges, en touchant des publics très différents.

"C'est un film très apprécié des cinéphiles et même en-dehors de la communauté LGBT. Je ne comprends même pas qu'il y ait une controverse".

D'où un certain étonnement à la lecture du tract émanant de l'extrême-droite. 

Le texte estime que él'association souhaite, avec ce film, arracher les enfants à la loi naturelle et au modèle traditionnel". 

Il émane de "Animus Fortis", mouvement se revendiquant du nationalisme-révolutionnaire. 

Une doctrine inspirée par François Duprat, bras droit de Jean-Marie Le Pen dans les années 70.

Les arguments du tract ont été repris par Reconquête !, parti d'Éric Zemmour.

Parti qui a lancé une pétition en ligne.

Cette dernière a collecté... 39 signatures .

"Ça s'est retourné contre eux. Eux font un plat, pendant que nous, on n'a jamais eu autant de messages de soutien et de gens, qui disent qu'ils vont venir" explique Sarah Szymanski.

En effet, depuis la révélation de l'affaire, les soutiens se sont manifestés en nombre. 

Dont une bonne partie de la classe politique locale.