28|04 ➤ CINÉMA ➤ Comment une loi a rendu la communauté LGBT invisible...

Dans "Blue Jean", Georgia Okley raconte comment une "loi Thatcher" a impacté le quotidien des jeunes LGBT britanniques.

"Il y a des élèves qui ont juste disparu de l'école en plein milieu de semestre. Ils sont partis, parce qu'ils étaient gays et parce qu'ils ont réalisé qu'ils ne pourraient plus exister dans cet environnement".

Georgia Okley a choisi de raconter le quotidien de Jean, professeur de sport lesbienne. 

L'histoire se situe en 1988, alors que Margareth Thatcher fait votre une loi homophobe.

Alors que les années 80 voient l'épidémie du Sida décimer les membres de la communauté homosexuelle, cette loi interdit aux autorités locales de "promouvoir intentionnellement l'homosexualité, de publier des documents dans l'intention de promouvoir l'homosexualité et de promouvoir l'enseignement, dans aucune école publique, de l'acceptabilité de l'homosexualité en tant que prétendue relation familiale".

Cette loi ne sera abrogée qu'en 2003.

Georgia Okley s'est inspiré de cet épisode pour son film.

"Je voulais juste raconter l'histoire d'une femme complexe, qui est forcée de se comporter comme une femme qu'elle regrette ensuite".

Durant tout le film, le spectateur se met dans la peau du personnage principal et, à travers elle, expérimente les répercussions de cette loi.

Pour écrire "Blue Jean", la réalisatrice a rencontré des femmes dont la vie a été semblable à celle de son héroîne.

"Elles vivaient souvent avec un énorme poids sur la conscience et de la honte par rapport à des comportements, qu'elles avaient été forcées d'adopter".

Elle met en lumière une homophobie intériorisée.

Ceci dit, Georgia Okley estime, qu'en une trentaine d'année, les choses ont évoluées, même si elle se rend compte qu'il faut "toujours être sur nos gardes, parce que nos droits sont précaires".

Par le biais de son film, elle veut marteler une réalité de la communauté LGBT : "On ne fait pas son coming-out une fois, on le fait quotidiennement".