31|03 ➤ ÉGLISE ➤ Selon lui, il faut accueillir les LGBT, sans oublier l'essentiel...

Pour Philippe de Kergorlay, prêtre ayant été aumônier de prison et de psychiatrie, "les revendications visant à inclure les sexualités et orientations LGBT dans le catéchisme de l’Église reposent sur une fausse vision des personnes, qui constituent ces communautés et de leurs besoins".

Il plaide pour que l’Église les accueille pleinement.

Sans, toutefois, assouplir sa doctrine.

Philippe de Kergoaly vient de publier une tribune sur le sujet.

Extraits.

"Un évêque français souhaiterait la révision du Catéchisme de l’Église catholique pour assouplir la position actuelle. Des évêques allemands et belges veulent bénir les unions de même sexe. Peut-être pour faire oublier le scandale des abus. Leurs idées occupent le devant de la scène médiatique, au point qu’on se demande qui pourrait penser autrement sans être un apparatchik de l’institution, enfermé dans des préjugés sexistes et petits-bourgeois".

"De mon humble point de vue de prêtre sur le terrain, loin des théologiens et des experts, je suggère, non pas d’assouplir, mais d’élargir, pour les raisons suivantes".

"Le concept d’homosexualité au singulier est désormais dépassé. Déjà en 1984, le moraliste, Xavier Thévenot, parlait des homosexalités masculines, soulignant qu’il y avait des différences et que les homosexualités féminines relevaient d’une autre problématique. Il ne s’agit donc plus d’être pour ou contre l’homosexualité, mais de se positionner devant ces sexualités multiples et fluides".

"La revendication ne porte plus seulement sur l’inclusion de tel ou tel comportement, mais sur une libération de toutes normes sexuelles au nom d’une créativité sans autre limite que l’accueil des libertés individuelles dans l’entrelacement d’histoires singulières".

"C’est avec raison que les théologies queer reprochent aux églises, dites progressistes, de vouloir absorber la diversité des genres et des orientations dans le moule du mariage hétérosexuel. Cette volonté d’inclure relève d’un paternalisme où l’on étend une structure aliénante à d’autres, sans remettre en cause le modèle initial".

"Pour nous catholiques, Dieu créa l’être humain à son image : mâle et femelle. L’humanité trouve sa structure première dans l’altérité sexuelle homme/femme. La théologie du corps offre une récapitulation de cette vision biblique. Je m’en suis largement servi en prison et en psychiatrie avec des personnes que la société condamnait. Réprimer ne suffit pas à éclairer les consciences et éduquer à la liberté. Loin d’être dépassée ou idéaliste, cette théologie est encore trop peu connue et utilisée".

"L’amour humain, à l’image de Dieu, n’est donc pas dépourvu de normes. Et c’est heureux. C’est, à mon avis, le problème auquel se heurte la logique LGBT : la difficulté de vivre sans normes. L’enseignement biblique offre des balises plus que des contraintes. Pour avoir été aumônier de prison et en psychiatrie, j’ai rencontré nombre de personnes qui étaient en dehors des clous. Le premier travail pastoral n’est pas de cautionner, encore moins de bénir, mais de permettre aux personnes de se situer. C’est ce que doit faire, aujourd’hui, l’Église. Sachant qu’amour et vérité se rencontrent".

"Le Catéchisme de l’Église catholique gagnerait donc à affirmer la vision biblique de l’humanité. Non seulement par rapport à l’homosexualité, mais plutôt par rapport à la dérégulation sexuelle généralisée qui nous menace aujourd’hui".

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